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Carte blanche à propos de Nassonia écrite par dix-sept professeurs d'université

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Dix-sept professeurs d'université viennent de sortir une carte blanche à propos de Nassonia.

Voilà ce qu'ils disent :

Nous tenons à marquer notre soutien pour toutes les formes d’audace, de créativité et de vision génératrices de progrès pour la Wallonie. A fortiori, si elles contribuent à des enjeux globaux.
Ce que nous connaissons et découvrons du grand projet, Nassonia, d’Eric Domb et de la fondation Pairi Daiza, nous incite à souligner dix facteurs porteurs qui nous interpellent.

1. Il y a 20 ans, Brugelette était morne, vide de son passé ! Un homme avec de la vision, un immense travail… et un rêve fou a construit Pairi Daiza. Il a rassemblé et entraîné une équipe… 22 ans plus tard, Pairi Daiza est la première destination touristique de Wallonie. C’est une entreprise commerciale réussie, qui démontre une capacité à créer de la valeur en respectant tous ses partenaires (y compris les animaux) avec un vrai respect sociétal.

2. Nassonia ambitionne de combiner ces éléments différemment dans le cadre d'une Fondation d'utilité publique. Nous croyons que son initiateur aura la capacité de mener un tel projet sociétal dans le respect de ses valeurs, mais aussi en équilibrant sa composante économique, essentielle à une durabilité et à un développement harmonieux. En lien étroit, avec le DNF (le Département de la Nature et des Forêts de Wallonie), avec les édiles communaux, avec une foule d’associations et de personnes passionnées et proactives, le même homme propose à Nassogne le projet "Nassonia" : 1 500 hectares consacrés à une autre façon de considérer et de préserver la forêt (chasse, exploitation forestière, accueil du public, "sanctuarisation d’espaces", recherches scientifiques, collaborations interuniversitaires et citoyennes…) Eric Domb le résume : "La forêt n’est pas une chose qu’on exploite mais un être vivant et généreux dont il faut entendre et respecter les besoins… nous rêvons de le réaliser ensemble sur un tiers de pourcent de la forêt wallonne… c’est très peu, mais c’est énorme, ce serait la plus grande forêt d’Europe occidentale consacrée de la sorte à la biodiversité."

3. C’est une évidence à rappeler continuellement : connaître, aimer, préserver nos forêts est un geste simple qui a des conséquences positives à l’échelle individuelle pour chacun d’entre nous, mais aussi pour nos 7,4 milliards de concitoyens.

4. La nature est une source capitale d’innovations, elle est une source de matières premières, de connaissances, d’occasions de bien-être. Gauthier Chapelle, dans son dernier livre "Le Vivant comme Modèle" (Albin Michel), rappelle que la nature est un gigantesque laboratoire, vieux de milliards d’années, et riche d’autant de solutions. Il invite à créer des passerelles entre ceux qui construisent le monde - ingénieurs, managers, marchands, agriculteurs, médecins… - et les scientifiques qui étudient la nature.

5. Pour ce faire, les forêts wallonnes sont un patrimoine d’exception au cœur de l’Europe… la forêt d’Anlier, la forêt de Saint Hubert, les Hautes Fagnes mais aussi les Tailles, la Tiérache, la Calestienne,…

6. Au Canada, aux USA, en Suisse, aux Pays-Bas, en France et dans tant de coins du monde, le développement de zones réservées tant à l’étude qu’à un accueil soigné du public… permet à des milliers de citoyens de "participer" à la connaissance, à l’amour et à la préservation de patrimoines naturels majeurs. Mercantour, Yellowstone, Baie de Somme, Hoge Veluwe, Hautes Fagnes, Haute Campine, Haute Sûre : ces "parcs" ou "réserves" ou "massifs protégés" sont de nouveaux enjeux tant économiques et sociaux, que scientifiques et environnementaux. Ils engendrent des retombées économiques considérables (fiscalité, emploi, consommation, horeca). Ce sont aussi des lieux d’accueil de jeunes et d’éveils de vocations à la science, mais également des lieux propices à des activités pédagogiques et de développement personnel (2).

7. La Wallonie, si elle était à la peine, dans son redéploiement économique, reconstruit aujourd’hui progressivement des pôles ou écosystèmes de croissance… à Eupen, Louvain-la-Neuve, Marche-en-Famenne, dans le Hainaut, autour de Liège ou de Namur… mais aussi à Brugelette ou à Waterloo. Des plans Marshall successifs y ont contribué, mais aussi de la détermination et de la vision d’hommes ou de femmes qui sont allés au bout de leur rêve.

8. Souvent des impasses apportent des changements de paradigme. Souvent des crises entraînent des transitions spectaculaires. "Le développement économique trouve sa source dans les ruptures et non dans les équilibres… L’économie ne doit pas seulement s’occuper de la meilleure utilisation des ressources rares mais aussi mieux comprendre et expliquer la création du progrès matériel et ses conséquences sur la société." (3)

9. Nous vivons dans une période de turbulence. La COP-21 a rappelé le défi urgent que constitue au niveau mondial la lutte contre les changements climatiques. Le rôle central de la forêt à différents niveaux y a aussi été souligné. C’est ce qu’on appelle les "3 S": séquestration, stockage et substitution. Le rôle climatique de la filière forêt-bois sera d’autant plus important que les produits seront utilisés en cascade allant par exemple des charpentes aux panneaux de particules jusqu’au recyclage et à la valorisation énergétique en fin de vie. Ajoutons que chez nous des essences comme le hêtre sont en réel danger.

10. L’accélération du réchauffement climatique, l’accélération des changements technologiques, l’accélération des capacités de réseaux et d’intelligence collective, imposent à chacun d’entre nous de participer à des solutions de progrès et de mieux-être. Il ne s’agit pas de consommer plus, mais bien autrement. Plus qu’un devoir, c’est une question de "survie".

Les signataires de cette opinion tiennent à marquer leur intérêt et leur soutien pour toutes les formes d’audace, de créativité, d’entrepreunariat et de vision génératrices de progrès pour la Wallonie et de bien-être pour ses habitants, a fortiori, si elles ont une contribution à des enjeux globaux. Au départ d’une petite commune de notre belle Ardenne, l’audace de Nassonia représente un geste fort.



(1) Les professeurs signataires :
Daniel Bodson (UCL/ULg-Gembloux),
Cécile Bolly (UCL et HERS),

Michel Crucifix (UCL-ELIC),

Marcus Dejardin (U-Namur et UCL),

Eric De Keuleneer (ULB-Solvay),

Philippe Destatte (U-Mons - Paris Diderot),

Philippe de Woot (UCL),

Roland Gillet (Paris-Sorbonne et ULB),

Patrick Goubeau (UCL),

Eric Haubruge (Vice-Recteur Ulg-Gembloux),

Bernadette Mérenne-Schoumaker (ULg),

Jean Mossoux (ICHEC),

Jean-Pascal van Ypersele (UCL),

Mirabelle Muûls (London - Imperial College),

Didier Serteyn (ULg),

Bernard Surlemont (ULg),

Charles Van Wymeersch (U-Namur/Albert-Ludwigs-Universität Freiburg).

Retrouvez l'article dans La Libre.be en cliquant ici.

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