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Commémoration du 11 novembre à Nassogne

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L'armistice 1918 se commémore tous les 11 novembre.  C'était encore le cas cette année à Nassogne.  Après la messe, les personnes présentes se sont rendue en cortège au monument aux morts ou le Bourgmestre Marc Quirynen et Arsène Davreux ont prononcé un discours devant la foule rassemblée.  Retrouvez ci-après le discours de Marc Quirynen.

Et cliquez sur la photo ci-dessus pour visionner l'album de cette matinée.

Mesdames, Messieurs les représentants des Forces Armées et des Associations Patriotiques,  chers enfants, Monsieur le Curé, Mesdames, Messieurs collègues du Conseil communal Mesdames, Messieurs, vous tous ici présents,

Nous voici réunis pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918. Comme je l’indiquais l’année dernière, plus que jamais, le devoir de mémoire prend tout son sens, en ces années du centenaire de la Première Guerre Mondiale. Il y a 100 ans, en 1916 on est à mi-chemin dans ce conflit.  Après le retrait in extrémis derrière l’Yser en novembre 1914 et l’inondation de la plaine de Nieuport qui s’en suivit, après la deuxième bataille d’Ypres en avril 1915 et l’utilisation des gaz de combats toxiques par l’armée allemande qui fit tant de victimes dans les troupes alliées françaises, britanniques et canadiennes et au sein même des forces belges, 1916 a apporté aussi son lot de malheurs.  Tout le reste de la Belgique en-deçà de l’Yser est occupé par l’Allemagne qui a réquisitionné céréales, cuir, laine, bois, métal, cuivre, charbon, machines, chevaux.  Voilà près de deux ans, que la population civile ainsi privée de ses moyens de subsistance subit le dictat de l’occupant.  Les conditions de vie de la population sont à la limite du tolérable du fait des carences de toute sorte, les épidémies, la misère.  Pire encore, en 1916, plus de 120.000 travailleurs belges sont envoyés en Allemagne pour travail forcé.  Des patriotes résistent à l’occupant tel qu’Adolphe Max, bourgmestre de Bruxelles et le Cardinal Mercier, archevêque de Malines.  On retiendra aussi le nom de Gabrielle Petit.  Lorsque la guerre éclate, Gabrielle a 21 ans, elle s’engage à la Croix Rouge.  Très vite elle est recrutée par les services secrets anglais.  Son rôle consiste à récolter des renseignements dans le Nord de la France et le Tournaisis.  Après deux ans d’espionnage pour les Anglais, elle est piégée et arrêtée début 1916.  Elle passe ses derniers jours en cellule à St-Gilles et résiste aux interrogatoires, elle est condamnée à mort.  Elle refuse de demander grâce pour monter à l’ennemi qu’elle se fiche de lui.  Elle est fusillée par les Allemands au Tir National à Schaerbeek le 1 avril 1916.  Son refus de signer son recours en grâce fait d’elle l’incarnation du patriotisme belge.

Voici ainsi évoqué quelques épisodes de la vie tumultueuse de 1916.  N’oublions jamais cette terrible période de l’humanité, celle vécue par les soldats et les civils.  Ils souhaitaient, tout comme nous, un monde plus juste, un monde plus libre, un monde plus humain.

La Belgique a joué un rôle majeur dans cette guerre, en particulier par la résistance courageuse de ses soldats aidés par les pays alliés à l’invasion allemande.

En ce jour, partout à travers notre pays, des cérémonies rendent hommage aux hommes et aux femmes qui ont perdu leur vie dans la lutte pour notre liberté et notre démocratie.  Ne galvaudons pas notre héritage.  Le sens du sacrifice de aïeux a débouché sur des réalisations concrètes, qui nous permettent aujourd’hui de vivre dans un pays libre, où nous pouvons exprimer librement nos opinions, nous déplacer sans contrainte.  Or, cette liberté est mise à l’épreuve ces derniers temps, les attentats de Paris et de Bruxelles en témoignent.

En effet, nous ne vivons pas seuls dans ce monde ; aussi, ne vivons pas repliés sur nous-mêmes !  Depuis le 11 novembre 1918, que constatons-nous ? Une longue suite de conflits mondiaux qui n’a cessé de défiler sous les yeux de quatre générations.  Des guerres de plus en plus sophistiquées suite aux progrès technologiques stupéfiants, ayant comme clé de voute la protection des belligérants. Cette évolution nous déresponsabilise, elle nous donne le sentiment que ces décisions nous dépassent  Or, les populations civiles n’en sont pas moins victimes avec les conséquences de tout ordre.  L’insécurité pousse de nombreux migrants hors des zones de conflits, d’autres estiment se venger en perpétrant des attentats.  Notre aveu d’impuissance est ainsi vite rattrapé par ces mouvements de population et ces actes barbares.

Non la guerre n’est pas une fatalité, et la violence une nécessité.  Ce sont les hommes qui la font.  Notre silence ne doit pas nous en rendre complice.  Soyons-en pleinement conscients, il est de notre devoir de sensibiliser et d’interpeller nos responsables sur ces situations et sur tout ce qui gravite autour, que ce soit la production d’armes ou le déséquilibre socio-économique.  Nos décisions doivent être à la hauteur des actes de nos aïeux qui ont défendu notre liberté.

En mémoire de tous ces sacrifices et épreuves subis par nos aïeux, et en pensant à tous ces conflits actuels à travers le monde et à leurs conséquences,  je vous invite à observer une minute de silence, en marque de respect et d’hommage à toutes ces victimes.

Je vous remercie de votre attention.

Nassogne le 11 novembre 2016

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