L’Office d’Aide aux Familles Luxembourgeoises a été créé en 1959 et avait ses bureaux depuis toujours à Nassogne. Ils viennent de déménager à Bande, le long de la N4. L’inauguration officielle avait lieu ce vendredi 20 octobre.

Je laisse le soin à Bernard Gilson, le Directeur général de l’OAFL, le soin de vous donner de plus amples explications :

Nous sommes heureux de vous accueillir afin de fêter comme il se doit notre entrée dans notre nouveau siège social. Cet évènement marque une nouvelle étape dans le développement de l’OAFL : en effet, pour la première fois, notre association occupe des locaux qui lui appartiennent.

L’Office d’Aide aux Familles Luxembourgeoises exerce ses activités depuis 58 ans.

C’est en effet en 1959 que La Ligue des Familles créait l’OAFL.

Que de temps écoulés depuis l’époque « glorieuse » des débuts ! Voyez vous-mêmes…

À l’époque, une bonne partie du coût salarial des aides familiales était couvert grâce à l’organisation de tombolas provinciales, grâce au soutien financier de la ligue des familles et des communes.

À l’époque, les aides familiales prestaient 48 heures par semaine, travaillaient 6 jours sur 7 et, en général, elle logeait dans la famille aidée.

À l’époque, la directrice accueille les bureaux administratifs de l’association dans son propre domicile afin de permettre l’économie d’un loyer. Elle effectue elle-même les enquêtes sociales auprès des familles.

Au fil du temps, les activités d’aides à domicile ont été mieux financées par les pouvoirs publics, ce qui a permis de mieux aider les bénéficiaires, de plus en plus nombreux.

Pour compléter les services proposés par les aides familiales, un service de gardes à domicile a été créé, de même que, depuis une bonne dizaine d’années, un service d’aides ménagères.

L’OAFL a su s’adapter, se réinventer pour répondre toujours plus efficacement aux évolutions de la société et aux besoins des citoyens de la province.

Elle a pu se professionnaliser et améliorer la qualité de l’aide grâce au soutien indispensable et précieux des CPAS des communes sur lesquelles elle preste, mais aussi celui de la Province du Luxembourg.

L’OAFL a placé le bénéficiaire au centre du plan d’aide, elle a fait de celui-ci l’acteur de son projet de vie, mais aussi le maître de ses choix.

Cette évolution s’est faite de manière régulière et ordonnée « l’évolution sans la révolution » comme en témoigne la stabilité des directions : seulement 3 directions se sont succédé à la tête du service au cours de ces 58 années. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour saluer mes deux prédécesseures sans lesquelles l’OAFL ne serait pas ce qu’elle est devenue aujourd’hui : Mmes Nelly Vandenbegine et Vincianne Remacle.

Je vous parlais de l’évolution de notre association. C’est grâce à elle que nous inaugurons ce nouveau bâtiment. Tout a commencé en 2013.

Nous occupions un très bel immeuble mis à la disposition du service par la commune de Nassogne en plein centre du village. En raison de la croissance et de la diversification de nos activités, ce dernier n’était plus vraiment adapté à nos propres réalités : nous disposions d’une seule salle de réunion qui était aussi le réfectoire du personnel, mais aussi le local technique dans lequel se trouvait la timbreuse-emballeuse… mais ce n’est pas tout : cette salle de réunion servait aussi en en tant que local de stockage pour une partie des fournitures de bureau.

Que de réunions ont dû être interrompues parce qu’il fallait venir timbrer le courrier avant son envoi postal ! Et, de nombreuses fois, les travailleuses ont été contraintes de prendre leur repas assises à leur bureau parce qu’une réunion se déroulait dans leur réfectoire.

Ajoutons à cela que le serveur informatique était entreposé dans le hall d’entrée diffusant son ronronnement lancinant dans tout le bâtiment…

Bref, le moment où nous allions devoir quitter notre chère « maison des aides familiales » approchait.

En compagnie de Charles Quirynen, le président du conseil d’administration, nous nous sommes mis en chasse. Tout d’abord, nous avons visité quelques immeubles situés à Nassogne même, mais aucun ne nous a semblé se prêter à une installation de l’Office.

Après quelques mois de recherche, nous avons trouvé le terrain sur lequel nous nous trouvons actuellement et, en juillet 2013, nous signions le compromis de vente. La grande aventure commençait… analyses de sols, obtention du permis de bâtir, marchés publics, suivi de chantier : ici aussi nous avons dû nous adapter et nous former à des matières que l’OAFL n’avait jamais dû aborder dans son histoire.

Mais cela en valait la peine : aujourd’hui, le service dispose d’un bâtiment de 520 m² construit sur un terrain de 50 ares qui répond parfaitement à ses besoins tant en termes d’espaces de travail que de salles de réunion ou de locaux techniques.

L’OAFL, c’est tout d’abord une entreprise de 170 aides familiales. Elles forment le métier de base de notre service. Comme je l’ai signalé tout à l’heure, ce métier a bien évolué au cours des années. Le métier d’aide familiale se caractérise par sa polyvalence et sa proximité. Polyvalence quant aux personnes aidées, car l’aide familiale rencontre une multitude de situations comme des malades du cancer, des personnes en fin de vie ou désorientées, des personnes souffrant de la sclérose en plaque, des personnes âgées malades, des handicaps, des problèmes d’alcoolisme ou des situations sociales dégradées. Mais aussi polyvalence quant aux différentes missions qu’elle accomplit : soins d’hygiène et de confort, planification et préparation des repas, tâches ménagères quotidiennes, prévention et surveillance de la prise de médicaments, soutien relationnel et moral, accompagnement dans les déplacements, soutien à la gestion budgétaire et administrative, et j’en passe…

Grâce à cette polyvalence, l’aide familiale peut exercer une présence attentive dans les familles plus longue que n’importe quel autre intervenant du domicile.

Notre priorité, c’est le bénéficiaire. Notre horizon est d’améliorer sans cesse la qualité de l’aide tout en maintenant la plus grande proximité avec lui.

C’est dans cette optique que notre association a ouvert au cours de ces dernières années plusieurs antennes sociales décentralisées. Ainsi, à côté de notre siège administratif ici-même à Bande, nous pouvons trouver des antennes sociales à Barvaux sur la commune de Durbuy, à Courtil sur la commune de Gouvy et à Marche-en-Famenne.

Grâce à cette présence « locale », nous sommes plus proches des intervenants de terrain, mais aussi du réseau des organismes ou associations qui participent à l’aide au domicile. Nous ne pouvons d’ailleurs que nous féliciter des excellentes collaborations que nous avons avec ces acteurs dans les différentes communes que nous desservons.

L’OAFL attache beaucoup d’importance à l’encadrement social. C’est pourquoi chaque antenne est occupée par deux ou trois assistantes sociales qui gèrent chacune un secteur et une équipe d’une quinzaine de personnes.

La personnalité de chacune de nos aides familiales, la complexité des situations rencontrées et les exigences des bénéficiaires impliquent un travail important de la part de l’équipe sociale pour organiser les prestations d’aide et répondre au mieux aux besoins exprimés par les familles.

Toute entreprise, même non marchande, doit sans cesse s’adapter, prendre des initiatives, se diversifier et parfois même prendre des risques calculés.

Ainsi, depuis une vingtaine d’années, nous sommes confrontés au manque de contingents subsidiables et, avec l’assentiment du conseil d’administration, nous prenons régulièrement le risque de dépasser le nombre d’heures subventionnées dans le souci de laisser le moins de bénéficiaires possible sans aide.

Un accueil téléphonique professionnel et convivial, une comptabilité minutieuse, une gestion des ressources humaines pointues, des déclarations de subsides rigoureuses ou des achats bien négociés : tout cela fait partie du quotidien de toute entreprise et notre équipe administrative mène toutes ces tâches de main de maître.

Le service de garde à domicile a été créé pour répondre à une nécessité : celle de soutenir les personnes en situation de maladie ou de handicap grave ne pouvant rester seules. Le fait que cette activité soit structurellement déficitaire ne nous a pas permis de la développer comme nous l’aurions souhaité malgré la demande qui est, elle, bien présente. Nous espérons qu’un jour, une subsidiation plus conséquente permettra de mieux répondre à ces besoins.

Plus récemment, un service d’aide-ménagères sociales a été créé. Le rôle de ces travailleuses est d’une grande utilité : en améliorant l’environnement de nos bénéficiaires, elles allègent la charge des aides familiales tout en leur permettant de se concentrer sur la personne même du bénéficiaire.

Enfin, depuis le début de cette année, l’OAFL dispose également d’un agrément en tant que Centre de Coordination de Soins et Services à Domicile. Si les activités d’aides à domicile s’exercent exclusivement sur 11 communes du nord de la province de Luxembourg, nous pouvons organiser des coordinations sur l’ensemble des arrondissements de Marche, Bastogne et Neufchâteau. Ici aussi nous avons voulu jouer la proximité en établissant un partenariat avec l’antenne d’Orgeo de l’ADMR : une de nos coordinatrices y a établi son bureau et les collaborations avec les partenaires de terrains en sont ainsi grandement facilitées.

Aujourd’hui, 200 collaborateurs de l’Office d’Aide aux Familles Luxembourgeoises œuvrent quotidiennement au maintien et à l’aide au domicile d’un millier de personnes âgées ou en pertes d’autonomie, ce qui fait de notre ASBL un acteur reconnu du secteur.

Cette reconnaissance se traduit aujourd’hui par la présence parmi nous des représentants de nos deux ministres provinciaux. Elle démontre aussi que le secteur de l’aide à domicile en Wallonie reste un « secteur qui compte ».

Pour terminer, j’aimerais adresser plusieurs remerciements :

Tout d’abord la commune de Nassogne qui a hébergé le siège de l’office pendant ces 20 dernières années en mettant à notre disposition un très bel immeuble que certains d’entre nous n’ont pu quitter sans un pincement de cœur. Merci aussi pour la patience dont elle a fait preuve lorsque les délais pour notre départ n’ont pu être respectés.

Ensuite, je veux remercier notre conseil d’administration et son président qui nous a fait confiance et soutenu dans nos démarches.

Merci aux déléguées du personnel au Conseil d’entreprise pour leur approbation et leur suivi.

Merci à AW Architectes qui a proposé et mené à bien un projet qui correspondait à nos souhaits, et ce, malgré le budget rigoureux que nous souhaitions y consacrer.

Je souhaite aussi remercier le petit groupe qui s’est constitué au sein de l’encadrement afin de suivre le projet de construction, de déménagement et, enfin, les festivités de ce jour. Merci donc à Emmanuelle Sion, Angélique Legrand, Magalie Reybroucke et Marion Teston pour leur implication.

Merci à Pascale Monfort, ma complice à la direction de l’OAFL, qui a souvent pensé au « détail qui tue », ce détail auquel on ne pense pas toujours, mais qui a toute son importance.

D’une manière générale, je souhaite remercier tous ceux, public ou privé, qui, depuis 58 ans, ont apporté leur appui à l’OAFL. Merci aussi à l’ensemble du personnel passé et présent qui a permis de faire de notre association ce qu’elle est aujourd’hui.

Enfin, je tiens à vous adresser nos remerciements à vous tous qui, par votre présence ce jour, témoignez de votre sympathie et de votre soutien à l’Office d’Aide aux Familles Luxembourgeoises.

Cliquez ici pour retrouver quelques photos de cette inauguration.