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48 heures des bourgmestres : interview de Marc Quirynen

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C’est désormais une tradition, RTL-TVI interroge les bourgmestres sortants quelques semaines avant les élections communales, inapproprié pour certains en période électorale puisque le bourgmestre sortant seul est questionné.

Nous vous proposons ici la retranscription intégrale de l’interview du bourgmestre. Comme vous le verrez, dans un souci de pluralisme, les autres têtes de liste ont eu la possibilité de réagir sur ce Blog et d’apporter leur propre éclairage sur les sujets abordés. En brun, les interventions de Dcm et Envol.

Pour Philippe Pirlot (DcM), cette diffusion permet de présenter clairement l’absence de réalisations intéressantes pour le citoyen de Nassogne ces six dernières années. 

— Le bourgmestre de Nassogne, bonsoir, soyez le bienvenu, je vous en prie, Marc Quirynen. Alors, situez-nous un petit peu votre très belle commune de Nassogne.

— Nassogne est située dans le triangle Marche-en-Famenne, Rochefort et Saint-Hubert. C’est dans la province du Luxembourg, une commune de 11300 hectares et alors principalement forestière et aussi agricole.

 

— Beaucoup d’hectares. Combien d’habitants?

— 5700 habitants.

 

— On va faire un petit peu connaissance avec vous. Quel est votre état civil?

— Marié.

 

— Quel âge avez-vous?

— 64 ans.

 

— Bourgmestre depuis quand?

— 14 ans.

 

— Et toujours en pleine forme?

— Oui, toujours en pleine forme et à la commune depuis 1989.

 

— Dites donc, et vous rempilez encore pour un nouveau mandat.

— Oui, tout à fait.

 

— Votre parti?

— Engagés.

 

— La coalition dans votre commune?

— On n’a pas de coalition, on est en majorité absolue.

 

— Combien avez-vous de mandats?

— Un mandat. Celui de bourgmestre et alors le dérivé au niveau du centre culturel et du pays de Famenne.

 

— Vous avez une autre profession?

— Non, je suis pensionné de la banque.

 

— Votre formation?

— En comptabilité.

 

— Votre devise dans la vie, ce serait quoi?

— Les bonnes graines font les bonnes récoltes.

 

— Très terre-à-terre. Est-ce que vous avez un hobby?

— Oui, le jardinage naturellement et alors également le cyclisme.

 

— Surtout dans votre région, ça doit être assez vallonné quand même. Alors on vous a demandé, comme les autres bourgmestres, de nous amener un objet qui représente au mieux votre commune. Qu’avez-vous amené?

— Voilà, donc c’est un cadre qui représente le château d’eau de Nassogne (Voir photo ci-dessus). Et alors ici, il y a une fresque qui représente la faune et la flore sur notre territoire. Pourquoi le château d’eau de Nassogne parce qu’on vient d’installer des compteurs intelligents sur nos différents châteaux d’eau et réservoirs d’eau, ce qui permet de faciliter la gestion de notre distribution d’eau.

Philippe Pirlot : Exposer la fresque (vieille de plus de dix ans) du château d’eau comme emblème de Nassogne nous semble très réducteur pour présenter notre commune même si des compteurs intelligents sont installés. On oublie de rappeler que, encore maintenant, de nombreuses fuites sont présentes sur notre réseau d’eau. C’est un des éléments importants intervenant dans le coût-vérité du prix de l’eau à Nassogne qui est, rappelons-le, le deuxième plus élevé de Wallonie.

— Alors on va faire un petit peu le bilan de votre commune, d’abord une petite information insolite, c’est pas très réjouissant mais il faut savoir que ça existe. Chez vous il y a un centre pilote d’inhumation qui devrait voir le jour dans votre commune. Alors je vous rappelle que c’est une pratique qui consiste à enterrer un défunt en le déposant dans un compost, c’est naturel, c’est écologique. Mais bon c’est vrai que ce serait une première en fait, ça n’existe pas encore en Belgique.

— Mais ce n’est pas autorisé. Donc la personne qui s’est permis d’installer ce genre de programme n’a pas obtenu les autorisations de la Région wallonne.

 

— Ah non, c’est pas fait?

— Non, non, il est tout à fait en infraction urbanistique.

 

— Ah d’accord. Et vous n’êtes pas pour, vous?

— Principalement, il faut laisser voir la législation. Moi, je suis pour à partir du moment où ça correspond à la réglementation. Je ne vais pas autoriser une installation.

 

— Et vous pensez que ça pourrait avoir le jour chez nous, un jour?

— Peut-être.

 

— Parce que c’est vrai que c’est assez écologique, finalement comme système. Alors en 2021 la commune a été touchée par les inondations, est-ce qu’aujourd’hui vous êtes remis de cet épisode?

— Pas encore, donc on a encore des travaux à réaliser, c’est seulement maintenant qu’on voit le début de la fin je veux dire, donc il y a une zone d’immersion temporaire qui va être installée à Masbourg et donc là la déforestation de la zone vient de commencer cette semaine, donc on est quand même trois ans après les inondations et ça commence seulement à avoir des effets.

 

— Effectivement et ça marque bien sûr les esprits ce genre d’épisodes. Alors chez vous, 6 éoliennes doivent être implantées dans le village de Bande. C’est un projet qui suscite des remous. Certains citoyens redoutent un impact sur la nature, sur leur qualité de vie. Que leur répondez-vous?

— Alors pour l’instant il y a une enquête publique qui va commencer pour un autre site sur des terres privées et donc sur la commune de Nassogne il y a trois sites potentiels qui peuvent recevoir un parc éolien. Nous autres, ce que nous avons favorisé, c’est que si un site éolien devait voir le jour, parce que fondamentalement on n’est pas pour, mais si ça devait voir le jour, autant que ce soit sur des terrains publics.

 

— Et pourquoi vous n’êtes pas pour?

— Parce que c’est au niveau, comment, tout ce qui est patrimoine, on a quand même un terrain touristique et donc ça pourrait avoir un impact. Maintenant si ça se fait, on profiterait pour essayer d’avoir intégré ça dans une communauté d’énergie. Donc il peut y avoir de l’éolien, du photovoltaïque et également du biomasse.

 

— Alors à Nassogne, l’état de certaines routes régionales, cet état est décrit vraiment comme catastrophique. C’est votre échevin de la mobilité qui le dit. Il a interpellé la Région wallonne. Est-ce que vous avez eu des réponses à ce propos?

— Au moins pour une partie, cette semaine-ci, ou d’ici, je vais dire le 13 octobre, il y aura des travaux qui auront été entrepris sur certains tronçons des routes du SPW.

 

— Alors en juillet dernier, un espace public numérique a vu le jour dans votre commune. La salle est ouverte à tous et à toutes. Son objectif, c’est réduire la fracture numérique. Il y a encore des inégalités importantes aujourd’hui face à tous ces progrès, ces technologies. Il y a des gens qui restent un petit peu sur le côté.

— Oui, tout à fait. Donc la fréquentation ici au niveau de l’EPN s’avère intéressante et on voit que l’investissement qui a été fait à ce niveau-là répond aux besoins de la population.

 

— Alors qu’est-ce que j’apprends, le carnaval de Nassogne qui fait vraiment partie de l’âme de votre commune, en mars dernier les organisateurs ont annoncé qu’ils ne rempileraient pas l’année prochaine parce qu’il y a trop de contraintes, trop d’investissements personnels, un manque de reconnaissance par la commune, c’est-à-dire quoi, que c’était la dernière édition, cette année du carnaval?

— Il faut préciser un manque de reconnaissance de la commune, c’est pas l’administration communale ou la commune en tant que telle, c’est plutôt un manque de reconnaissance des citoyens de Nassogne qui ne participent pas, qui n’apportent pas leur main-d’œuvre à l’organisation du carnaval. Donc c’est pas la commune, entité communale, mais c’est plutôt un manque de reconnaissance des citoyens.

 

— Il y a un désamour des citoyens vis-à-vis du carnaval?

— C’est une expérience qui date, qui n’est pas vieille, donc ça fait la 5e édition, peut-être que ça ne correspond pas aux souhaits de la population, bien qu’il y ait une fréquentation quand même conséquente à la dernière édition.

Roxane Godefroid, tête de liste «Envol» et présidente du comité Carnaval, conteste fermement ces affirmations. Elle fait remarquer que tous les bénévoles qui s’investissent lors du carnaval sont de la commune de Nassogne. De plus cette année 2024, il y avait quatre chars de la commune et cinq en 2023. Elle se rappelle également que, en 2015, lorsqu’ils ont fait la demande pour leur premier carnaval, la seule personne de la majorité qui a cru en eux et les a soutenus était André Blaise, qui ne se représente plus. Il est d’ailleurs un des signataires qui a permis à la liste «Envol» de voir le jour. Pour Roxane Godefroid, le manque d’aide évoqué ne concerne en aucun cas les citoyens, mais bien l’administration communale. Le comité Carnaval souhaite maintenir la tradition et est activement à la recherche de repreneurs pour l’édition 2025.

— Alors vous avez la majorité absolue depuis 2012, j’imagine que vous êtes assez confiant pour le scrutin d’octobre, même s’il y a d’autres listes, il y a la concurrence.

— Oui tout à fait, donc nous autres ici, c’est très bien qu’il y ait quatre listes cette fois-ci, au moins ça montre qu’il y a des citoyens qui veulent s’impliquer dans la gestion communale et ça ne repose pas sur les épaules d’une ou deux équipes donc 60 et des personnes qui se présentent c’est tout à fait un bon signe pour la démocratie au niveau de la commune de Nassogne.

 

— Alors est-ce que vous êtes pour ou contre la fusion des communes?

— Jusqu’à présent la question ne s’est pas posée. Les communes voisines qui sont plus importantes que la nôtre, Rochefort et Marche, en ont déjà discuté. À notre niveau nous n’avons pas le besoin. Si besoin devait se faire, ce serait pour que tous les villages soient bien représentés. On a connu la fusion des communes en 77. Il faut dire que pour les petits villages de ces communes, c’est toujours pas intégré, la fusion des communes, un investissement dans un petit village est beaucoup plus disparate que pour un village plus important. Donc il n’est pas certain que la population qui devra de toute façon être consultée à ce moment-là répondrait favorablement à ce genre d’initiatives.

 

— En tout cas on a pu le constater depuis le début de cette émission, il n’y a pas beaucoup de communes qui souhaitent des fusions, on ne voit pas beaucoup d’intérêts économiques ou alors on a vraiment le souhait de rester fidèles à chaque commune?

— C’est-à-dire que nous autres on connaît déjà les supracommunalités, donc on a le pays de Famenne, il y a le Gal Romana, il y a le Géoparc au niveau touristique, donc c’est toutes des structures, et la Maison du Tourisme, c’est toutes des structures qui existent, qui permettent à chaque entité communale d’être représentée à un niveau supérieur. Donc la supracommunalité nous convient très bien.

 

— Ça a le mérite d’être clair. Alors il nous reste un petit peu plus d’une minute pour parler justement de ce qu’on évoquait le tourisme. Qu’est-ce qu’il y a de beau à voir chez vous à Nassogne?

— Il y a plusieurs choses. Il y a les circuits de promenade. Je vais citer peut-être le dernier attrait touristique qui a été installé depuis 2022, c’est le LAN. Au niveau du château du bois de Nassogne, c’est un pôle contemporain qui intègre le développement artistique avec la nature. Donc c’est tout à fait nouveau et ça correspond, ça répond à un besoin touristique. Certaines personnes qui viennent fréquenter Nassogne ne l’auraient jamais fait s’il n’y avait pas eu ce projet-là qui aurait été installé. C’est un projet privé sur un territoire communal et la commune a mis une convention pour mettre le bâtiment du château du bois qui est un site, un pavillon forestier à disposition du promoteur.

Philippe Pirlot : Il est triste enfin, de constater que, pour le bourgmestre, la pièce maîtresse du tourisme de la commune est le LAN au Château du Bois (dont nous sommes surpris d’apprendre qu’il draine beaucoup de visiteurs). 
Nous pensons que l’art, et le tourisme à Nassogne ne viennent pas nécessairement de Bruxelles mais que de nombreux artistes et acteurs économiques de nos villages mériteraient au moins autant de mise en valeur. Nassogne mérite bien mieux.  

 

— Donc ça c’est vraiment un plus pour la commune.

— C’est un plus pour la commune.

 

— Ça a attiré déjà beaucoup de touristes? Vous avez vu la différence?

— C’est-à-dire que les retombées on ne le voit pas toujours directement, c’est au niveau de l’horeca que ça se voit.

À ce propos, Roxane Godefroid, co-gérante avec son mari du Relais Saint Monon, fait juste remarquer que sa brasserie-restaurant est loin de vivre grâce au LAN.

 

— Si les restaurateurs sont contents, généralement c’est bon signe. Il nous reste une petite trentaine de secondes, je vous laisse piocher des questions qui sont juste devant. Mettez bien le micro devant vous.

— Wallonie ou Bruxelles ou Belgique? Belgique.

 

— Allez-y, je vous en prie.

— Je ne suis plus moi-même quand je suis…face à des inégalités.

 

— C’est beau. Encore une, il nous reste dix petites secondes, je vous en prie.

— La scission de la Belgique est inévitable dans les dix ans à venir, oui ou non? Non.

 

— On va terminer sur cette note d’espoir. Merci, Marc Quirynen d’avoir été notre invité ce soir. Bon retour à Nassogne. Merci et bonne chance pour les élections et bonne chance à l’opposition.

Philippe Pirlot : Cette diffusion permet également de confirmer que, après 35 ans de responsabilités à la commune dont 14 ans comme bourgmestre, il est temps de développer de nouveaux projets novateurs avec une nouvelle équipe.

 

 

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