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Nassogne : deux anciens combattants fêtés lors de la commémoration du 11 novembre

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20141111-04151.JPGL’armistice, signé le 11 novembre 1918 à 5h15 marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l’Allemagne, mais il ne s’agit pas d’une capitulation au sens propre.

Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant partout des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d’une guerre qui a fait plus de 8 millions de morts, d’invalides et de mutilés.

Cette date a été commémorée à Nassogne ce mardi 11/11/2014.

Après la traditionnelle messe, un dépôt de gerbe a eu lieu au Monument aux Morts, suivi d’un discours du Bourgmestre Marc Quirynen (vous le retrouverez ci-après) et de Arsène Davreux, président provincial de la Fédaration Nationalle des Combattants de Belgique.

Ensuite, tout le monde s’est rendu à la salle de village où, après un nouveau discours de Marc Quirynen que vous retrouverez ci-après, Arsène Davreux (de Nassogne — 03/05/1923 à Ave-et-Auffe) et Henri Joseph, originaire de Nassogne (01/07/1917), mais habitant la région de Charleroi ont reçu la Médaille d’Honneur de reconnaissance aux anciens combattants.  Ils reçurent également un diplôme pour leurs 50 ans de fidélité et leur dévouement à la FNC.

Puis, tout se termina par le verre de l’amitié.

Cliquez sur le diaporama pour accéder à l'album photos.

Et pour terminer, les deux discours du Bourgmestre Marc Quirynen, d'abord celui au Monument :

Monsieur le Bourgmestre honoraire, Mesdames, Messieurs collègues du Conseil communal, Mesdames, Messieurs les représentants des Forces Armées et des Associations Patriotiques, chers enfants, Mesdames, Messieurs,

Plus que jamais, le devoir de mémoire prend tout son sens.  En cette année du centenaire du début de la Grande Guerre, n’oublions jamais cette terrible période de l’humanité, celle vécue par les soldats et les civils.  Ils souhaitaient, tout comme nous, un monde plus juste, un monde plus libre, un monde plus humain.

Au moment où la poudrière fait basculer l’Europe dans la guerre, la Belgique neutre n’y est pas préparée.  La neutralité du pays, imposée par les grandes puissances, avait été la condition de son existence dès 1830, elle était considérée par une majorité de Belges, comme la garantie de l’indépendance et de l’équilibre européen.  Cette confiance démesurée en la neutralité explique largement les réticences de nos gouvernements de l’époque à consentir des dépenses au plan militaire.  Tout au plus, pour se prémunir d’une éventuelle action militaire de l’Allemagne ou de la France, et rendre inaccessible le sillon Sambre et Meuse, le gouvernement belge avait décidé en 1887 la construction d’un réseau de fortifications autour de Liège face à l’Allemagne et de Namur face à la France.

Le 04 août 1914, la Belgique est envahie par les Allemands suite au refus de l’ultimatum allemand par le Roi Albert Ier, demeuré fidèle à son serment constitutionnel, refusant la violation des frontières de notre pays et de l’indépendance de notre territoire.  Il déclare « Un pays qui se défend s’impose au respect de tous, ce pays ne périt pas »   Toute la Belgique se trouve unie derrière son souverain contre l’ennemi et bascule dans la guerre.

Dans un premier temps, l’armée allemande se dirige le plus rapidement possible vers le nœud stratégique que constitue Liège, protégée par une importante ceinture de douze forts, dont celui de Loncin.  La résistance de l’armée belge contre l’offensive allemande s’est essentiellement organisée autour des fortifications belges, Liège, puis Namur et par après Anvers.  La résistance belge retardant l’exécution de leur plan, les Allemands décident de faire usage de leurs pièces d’artillerie plus lourdes, des obusiers connus sous le nom de Gross Bertha, dont les projectiles pèsent des centaines de kg.  Ce n’est que grâce à cette artillerie lourde que les Allemands viennent à bout de cette résistance.  Si les combats autour des forts de Liège n’auront qu’un impact limité sur le plan stratégique du côté allemand, ils auront un impact psychologique immense tant chez les Belges que chez les Alliés que chez leurs adversaires.  La résistance de l’armée belge jouera un rôle important dans l’opinion publique, en Belgique comme à l’étranger, la « vaillante Belgique » fit figure de David tenant tête à Goliath, se doublant bien vite de celui de pays martyr, victime de la barbarie allemande.

Le 16 août Liège est assiégée ; le 20 août Bruxelles est occupée et l’armée allemande entreprend de réduire la position fortifiée de Namur.  Entre les 21 et 25 août, les forts de Namur tombent.  Au même moment, fin août 1914, la province du Luxembourg est le théâtre d’affrontements acharnés entre troupes françaises et allemandes.  Le 22 août des combats opposent des forces importantes allant d’Anloy Neuchâteau jusqu’Ethe Virton à proximité de la frontière française.  Ils s’achèveront avec la retraite des troupes françaises.  La population civile payera un lourd tribut à ces combats du début du conflit.

L’armée belge se replie sur Anvers vers le « réduit national », celui-ci devant servir de refuge ultime pour le gouvernement et les armées en cas d’occupation du territoire.  Une ceinture de près d’une vingtaine de forts fut construite autour de la ville.  Malheureusement tout comme pour ceux de Liège et de Namur, l’artillerie lourde de l’armée ennemie en eut raison.  L’assaut débute le 28 septembre, les dégâts sont considérables.  La situation se dégrade rapidement, et pour éviter l’encerclement, l’armée belge évacue le réduit national à partir du 7 octobre pour faire retraite vers Westhoek.  La ville d’Anvers tombe le 10 octobre.

L’armée belge se retire in extrémis sur l’Yser, aidée par l’arrivée des Marines britanniques puis des Français.  A la mi-octobre, la situation de l’armée belge qui tente de se maintenir sur le front de l’Yser, est critique.  L’état-major décide alors la mise en œuvre d’une tactique utilisée à plusieurs reprises dans la région : l’inondation de la plaine de l’Yser à partir de Nieuport afin de faire pénétrer d’énormes quantités d’eau dans l’arrière-pays, ce qui oblige les Allemands à se retirer sur la rive droite de l’Yser.  Début novembre 1914, la bataille de l’Yser est terminée, et c’est la guerre de stabilisation qui commence, elle durera quatre longues années jusqu’ à l’automne 1918.

La Belgique a joué un rôle majeur dans cette guerre, en particulier par la résistance courageuse de ses soldats à l’invasion allemande.  Au cœur de cette tourmente, notre petit pays fut entraîné malgré lui dans la guerre, pays dont la neutralité fut violée, pays envahi de toute part qui ne connut que le front et les territoires occupés, l’horreur des tranchées, mais aussi les boucliers humains et le massacre de milliers de civils, la destruction de plusieurs villes et les déportations de main d’œuvre, la misère, la faim et le pillage systématique en pays occupé.

En ce jour, partout à travers notre pays, des cérémonies rendent hommage aux hommes et aux femmes qui ont perdu leur vie dans la lutte pour notre liberté et notre démocratie.  Ces combattants ont permis que nous vivions en liberté.  Nous leur sommes redevables.  Ils ont donné leur vie pour la nôtre.  Le prix à payer, c’est au moins un peu de reconnaissance. Ne galvaudons pas notre héritage.  Le sens du sacrifice de nos aïeux a débouché sur des réalisations concrètes, qui nous permettent aujourd’hui de vivre dans un pays libre, où nous pouvons exprimer librement nos opinions, nous déplacer sans contrainte.  Soyons-en pleinement conscients, notre avenir leur servira de monument vivant.

En mémoire de tous ces sacrifices et épreuves subis par nos aïeux, je vous invite à observer une minute de silence.

Je vous remercie de votre attention.

Nassogne le 11 novembre 2014

 Ensuite, celui prononcé lors de la remise des décorations :

Henri, Arsène,

La commune de Nassogne que je représente à cette occasion est fière d’être associée à la remise de la médaille et du diplôme qui vous sont décernés aujourd’hui en guise de reconnaissance pour les sacrifices que vous avez endurés voilà plusieurs dizaines d’années, en tant qu’ancien combattant. Vos destinées furent différentes, mais tous deux vous vous êtes investis pour la sauvegarde de notre liberté.

Il importe en effet de continuer à honorer tous ceux qui ont pris part à la défense de notre pays, pourvoyeurs de nos libertés. Chacun à votre niveau, vous avez assumé vos responsabilités en solidarité avec vos frères d’armes dans des affrontements épiques des combats. Vous vous êtes sacrifié pour défendre le bien le plus précieux qu’est la paix. Vous avez combattu si bien qu’aujourd’hui notre engagement moral envers vous est immense ; nous ne dirons jamais assez ce que nous vous devons. 

Aussi, je vous apporte en ce jour, la reconnaissance de la commune de Nassogne pour les sacrifices consentis, ce dont nous voulions aujourd’hui vous rendre hommage et vous témoigner ainsi notre sympathie pour l’exemple du devoir que vous représentez.

A tous deux, la Fédération Nationale des Combattants de Belgique vous remet aujourd’hui non seulement la médaille d’honneur, mais aussi le diplôme en témoignage de votre fidélité durant 50 années de dévouement à la FNC.

La FNC est née voilà plus de 90 ans, en 1919 exactement. Cette fédération a pour objet la défense des droits des anciens combattants et assimilés, l’aide aux personnes déshéritées et l’hommage à la mémoire des morts des deux guerres. La fédération réaffirme aussi son maintien à l’Unité nationale du Pays, son indéfectible attachement à la Dynastie et le respect du Drapeau national.

Henri et Arsène que nous honorons aujourd’hui, vous êtes le symbole des valeurs que votre Fédération défend, ces belles notions de patriotisme, de démocratie ou tout simplement de respect de l’autre. 

Je ne serai pas plus long, mais sachez que notre témoignage de ce jour est empreint de sincérité. Henri, Arsène, merci pour tout ce que vous avez fait pour les générations qui vous suivent Merci pour votre implication patriotique. Merci à vous et vive la Belgique, vive le Roi  

Nassogne le 11/11/2014

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