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Saint-Michel-Freyr accueillera l’ex-Nassonia

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La commune de Nassogne elle-même a torpillé le projet Nassonia. Qui va s’installer ailleurs. © Reporters
La commune de Nassogne elle-même a torpillé le projet Nassonia. Qui va s’installer ailleurs. © Reporters

L’appel d’offres pour un futur partenariat public-privé en forêt wallonne est lancé. Le projet avorté de Nassonia, à Nassogne, pourrait renaître non loin de là à Saint-Michel-Freyr.

La conclusion d’un futur partenariat public-privé pour la gestion d’une forêt wallonne vient de franchir une nouvelle étape. Ce projet de gestion forestière durable ne s’appellera pas Nassonia. Mais il pourrait en avoir les formes et l’odeur. Il verra le jour à un jet de cognée, dans la forêt de Saint-Michel-Freyr, à cheval sur les communes de Saint-Hubert et de Sainte-Ode. Sur proposition de René Collin (CDH), ministre de la Nature, le gouvernement wallon a adopté ce jeudi le cahier des charges d’un appel d’offres qui sera lancé encore cette semaine.

Objectif : conclure une convention, encadrée par un contrat de gestion, pour au moins 20 ans renouvelable. Nul secret : même si elle n’est pas nommément désignée, la Fondation Pairi Daiza, présidée par Eric Domb, sera dans les starting-blocks si les termes de l’appel d’offres correspondent à son projet initial, Nassonia, torpillé par la commune de Nassogne elle-même. Lorsqu’il aura pris connaissance du document – ce qu’il n’avait pas encore fait jeudi – l’homme d’affaires propriétaire du parc animalier pourrait se rabattre sur la forêt de Saint-Michel-Freyr. Mais rien n’exclut que d’autres candidats ou association de candidats, se présentent.

L’épure est en effet plus simple que celle de Nassogne : les 1.695 hectares sont propriétés de la Région wallonne. Ils sont repris dans les chasses de la Couronne ; on y bannit le nourrissage et on y pratique une chasse « douce » préférant la « poussée silencieuse » à la battue à cor et à cri. Il s’agit d’un site sous statut de protection Natura 2000 et trois réserves naturelles domaniales proches ont été ajoutées aux 1.178 hectares initialement prévus (La Flache, Fayi de Luci et Fagne de Rouge Ponceau).

 

On ne pourra pas faire n’importe quoi à Saint-Michel-Freyr. Composée à 70 % de feuillus à 30 % de résineux, la forêt restera soumise au régime forestier. Celui-ci prévoit une gestion « durable afin de maintenir la multifonctionnalité ». La chasse y restera autorisée et sera toujours gérée par le conseil de gestion des chasses de la Couronne. Sa pratique sera soumise à un plan quinquennal qui court jusqu’en 2020. La circulation en forêt restera possible tel que le prévoit le régime forestier : « Les éventuelles infrastructures touristiques se situeront en périphérie de la forêt concernée », dit le cahier des charges. Le tourisme ne pourra être que « diffus et raisonné ».

La gestion sylvicole orientée sur la production de bois se poursuivra, il faudra maintenir la certification PEFC qui garantit une gestion durable et appliquer « des règles de gestion proches du cycle d’une forêt naturelle ». Celle-ci fera l’objet d’un plan d’aménagement forestier rédigé avec le département Nature et Forêt de l’administration wallonne.

Financièrement ? Toutes les recettes (ventes de bois, de chablis et de viande de gibier, tous les revenus directs générés par le projet…) seront versées dans un « fonds budgétaire » géré par un comité dont la composition sera fixée par le contrat de gestion. L’utilisation de ce fonds sera « régie par les règles en vigueur fixée par le gouvernement wallon ».

La liberté d’un éventuel partenaire est donc bridée. Trop ? On peut se demander quelle plus-value un acteur privé, même animé de bonnes intentions, pourrait apporter à une forêt déjà gérée de manière très naturelle tant sur le plan de la production de bois que de la chasse et de la biodiversité.

Quel est l’intérêt de la Wallonie de se lancer dans cette aventure ? Il s’agit, dit la note au gouvernement, d’expérimenter un nouveau mode de conduite de la forêt : « D’une part une gestion différenciée orientée sur la conservation de la nature d’une forêt domaniale (gestion et évolution des espèces et des habitats) et d’autre part l’utilisation de ce projet comme levier pour développer un tourisme raisonné », détaille-t-on dans l’entourage du ministre René Collin. La forêt servira également de « laboratoire pour la recherche scientifique ».

Les éventuels candidats devront se présenter « en personne morale ou en association structurée autour d’une finalité totalement désintéressée et non lucrative » et s’engager à ne pas vouloir faire de Freyr un objet de lucre. Avis aux amateurs : les projets doivent être rentrés pour le 18 août 2017, à 16 heures au plus tard. Ouverture des candidatures le 18 août 2017 à 17 heures. Décision du gouvernement : au plus tard le 30 septembre 2017.

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