Carine Ledoux, de Forrières, réalise bénévolement des masques pour la population. Je l’ai contactée pour une petite interview.
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Carine, bonjour, comment t’est venue l’idée de confectionner des masques ?
« À la base, je ne voulais pas que les filles passent leur temps sur Internet, vu qu’elles recevaient déjà leurs devoirs de cette manière. Comme j’aime faire de petits ateliers avec mes enfants et que j’ai quelques bases de couture, nous avons décidé de faire des masques pour la famille avec les fonds de tissus que nous avions. Puis nous avons mis notre travail sur Facebook pour que les papys et les mamys puissent le voir. J’ai alors reçu un message disant que le home de Nassogne cherchait des couturières pour faire des masques. J’ai alors réalisé 75 masques pour eux. Puis, de fil en aiguille, des accueillantes extrascolaires m’en ont demandé aussi et c’est parti ainsi, je ne pensais pas du tout que cela ferait boule de neige de cette manière. »
Combien de masques as-tu réalisés à ce jour ?
« J’ai fait le 500e hier. Je fais de la confection entre 12 et 15 heures par jour, aidée de mes filles, bien entendu entrecoupées. Aujourd’hui par exemple, à 7 heures, j’étais déjà devant la machine et il est fort possible que j’arrête vers 21-22 heures. »
Et pour qui fais-tu ces masques ?
« À part ceux que j’ai fait pour le home et les accueillantes, pour tout qui me le demande dans l’ordre des demandes. Sauf lorsque la demande émane d’une personne qui a une déficience immunitaire, un cancer ou fait de la chimiothérapie, elle passe alors en priorité.
À noter que je ne fais ni livraison ou envoi. Certaines personnes m’en veulent d’ailleurs pour cette manière de faire et c’est dommage. »
Tous tes masques sont donc gratuits ?
« Tous mes masques sont gratuits. Tout ce que je demande aux gens en échange, c’est que, s’ils ont du tissu 100 % polyester ou du coton ou de l’élastique, on fait un troc. Maintenant, s’ils n’ont pas de tissus ou d’élastique, ce n’est pas pour cela que je n’en donnerai pas. Mais cela me permet d’avancer et d’aller plus loin dans mon travail. »
Autrement, où trouves-tu tes tissus et élastiques ?
« Pour l’instant, on ne trouve plus d’élastique en Belgique, mon mari n’en a donc commandé deux bobines en Angleterre pour ne pas être coincée, donc délai de livraison un peu plus long. Sinon, c’est à la bonne débrouille, comme je l’expliquais un peu avant, tout le monde racle les fonds de tiroir. C’est ainsi que j’ai reçu des élastiques de trois centimètres de large et, comme ils sont de bonne qualité, je peux les recouper et ils ne s’effilochent pas. »
Quelles sont les dimensions de tes masques ?
« Que ce soit adulte ou enfant, je mets les mêmes dimensions de tissu, 21x17cm à la base, avant les coutures. Et pour un adulte, je mets deux fois 20 cm d’élastique tandis que pour un enfant, deux fois 15 cm. Quand c’est pour un enfant de moins de trois ans, je mets des sangles en jersey, c’est plus confortable pour lui. »
Quel type de tissu emploies-tu ?
« Pour l’intérieur du masque, du 100 % polyester et en extérieur du coton.
Parfois, sur certains paquets de pains de mie, ou des paquets de chocolat, etc., il y a des petites barres en métal. Quand j’en ai, je les couds sur le dessus du masque pour prendre la forme du nez. »
Quel modèle de masque réalises-tu ?
« J’ai regardé plusieurs tutos sur Internet avant ma séance avec les filles et j’en utilise un que j’avais trouvé sur YouTube et au départ de cela, j’ai réalisé un patron moi-même. »
Merci, Carine et bon travail !
À noter que la machine à coudre de Carine a rendu l’âme par suite de ce travail. On lui en a d’abord donné une vieille… puis une brave personne lui en a acheté une nouvelle. Merci à elle.
Dans le désordre, quelques photos du travail de Carine :
