Clicky

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Toujours à propos des éoliennes : Un document de Michel David, de Forrières

Pin it!

2013-06-09_072540.jpg

Voici un document que Michel David, de Forrières, m'a fait parvenir : 

Des éoliennes destructrices. 

Les éoliennes présentant un danger plus ou moins important pour les oiseaux suivant leur situation, voici des remarques relatives aux relevés ornithologiques et aux mesures de compensation présentés dans l'étude de la CSD INGENIEURS CONSEILS S.A. relative au projet de parc éolien à Grune par la société ELECTRABEL.

 Un couloir de migration.

Le relief a une grande importance sur les migrations des oiseaux. Loin d'atteindre les concentrations que l'on observe dans les cols pyrénéens, la dépression de Famenne, bien orientée du Nord-Est au Sud-Ouest, constitue également un couloir de migration non négligeable. De par sa situation, le site du Tiersain est particulièrement important parce qu'il recueille les nombreux vols d'oiseaux qui s'écartent du talus ardennais. Cette zone de concentration est indiquée page 93 de l'évaluation environnementale du projet : « Les oiseaux déviés par le relief et le massif forestier sont amenés à franchir le site... ». Cette concentration des passages est clairement  illustrée dans la représentation schématique des trajectoires, page 13, dans le résumé non technique de l'étude d'incidences sur l'environnement. De par la disposition prévue, les cinq éoliennes vont constituer un barrage mortel où, précisément, la concentration du passage d'oiseaux est la plus forte.

Enfin, concernant les espèces nicheuses rares ayant un grand territoire (Cigogne noire, Grand corbeau, Bondrée apivore, Grand duc d'Europe, Milan royal...), la cartographie, page 95, montre que le projet va avoir une influence préjudiciable sur la majeure partie de la zone d'exclusion « Plateau de Saint-Hubert » où se reproduisent ces espèces.

De l'importance des espèces concernées .

La migration post-nuptiale a fait l'objet d'observations sur onze jours, soit un total de 42 heures de comptages, entre le 25 août et le 15 novembre 2010. C'est peu pour avoir une bonne évaluation, d'autant qu'il n'est pas tenu compte des passages nocturnes, fort importants chez certaines espèces. Des espèces qui migrent tôt en juillet/août, comme le Coucou gris et la Tourterelle des bois, n'ont pu être également signalées. Néanmoins, ces relevés montrent la grande diversité dans ce couloir migratoire en espèces qu'il est indispensable de protéger : Cigogne noire (Ciconia nigra), Milan royal (Milvus milvus), Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), Faucon kobez (Falco vespertinus), Faucon émerillon (Falco columbarius), Faucon hobereau (Falco subbuteo), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Bécassine des marais (Gallinago gallinago), Alouette lulu (Lullula arborea), Alouette des champs (Alauda arvensis)... et bien d'autres, également signalées nicheuses, proches du site : Grand corbeau (Corvus corax), Bondrée apivore (Pernis apivorus), Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), Grand-duc d'Europe (Bubo bubo), Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus),... 

Des mesures de compensation.

L'étude essaie de minimiser l'influence des éoliennes en signalant des distances de 150 à 200 mètres par rapport à des zones forestières et qu'il n'y a pas de zone naturelle ou plan d'eau à moins de 500 mètres.

Pour les oiseaux, de telles distances sont insignifiantes. 

L'impact sur les migrateurs est estimé limité parce que le projet ne concerne que cinq éoliennes.

Mais elles se situent précisément à l'endroit le plus étroit, où elles seront les plus meurtrières

Des mesures de compensation sont présentées pour deux espèces nicheuses locales qui sont très sensibles aux éoliennes : le Milan royal et la Cigogne noire.

Pour le couple de Milan royal qui se reproduit à Grune depuis plusieurs années, il est prévu la création de prés de fauche pour une surface totale d'environ 10 hectares (soit 2 ha par éolienne) répartie en plusieurs parcelles entre les villages de Harsin et Ambly.

Les milans sont des oiseaux charognards. C'est pourquoi ils sont parmi les principales victimes des éoliennes, attirés vers elles par les cadavres des oiseaux tués par les pales. Rêver que les dix hectares de prés vont détourner les milans des pales éoliennes est totalement insensé.

Pour les 4 ou 5 couples nicheurs de Cigognes noires, installés au sein du massif forestier de Saint-Hubert – Nassogne, afin qu'ils ne traversent trop régulièrement le site éolien, il est recommandé de leur offrir des zones de pêche et de mares attractives. Soit par  l'enlèvement de 1,5 ha de résineux d'un fond de vallée  et la création de 5 mares (2 au sud de Nassogne et 3 à coté du hameau de Mochamps).

Ce projet n'est guère plus sérieux que les prés de fauche pour milans. En espérant que les cigognes adultes ne chercheront plus à s'alimenter dans les zones naturelles proches des éoliennes (ce qui sera très peu probable), les pales continueront néanmoins de constituer des pièges mortels pour les cigogneaux lors de leurs premiers vols d'exploration des environs.

Enfin, il n'est rien prévu pour écarter les autres nicheurs importants (Grand corbeau, Buse variable, Hibou grand-duc,...) qui seront aussi attirés par les cadavres ou les oiseaux blessés au pied des éoliennes. 

 En résumé, de par sa situation géographique qui en fait un couloir essentiel pour les oiseaux migrateurs et la présence d'espèces nicheuses rares ou vulnérables, le site du Tiersain à Grune doit être et rester une zone d'exclusion de toute implantation d'éoliennes. 

Michel DAVID

 

Les commentaires sont fermés.