Belgian Missing Persons est une ASBL fondée par Joseph Denis à Marche. Elle aide à la recherche de personnes adultes disparues. Faute de moyens, ce service risque de bientôt disparaître.

Joseph Denis n’est pas encore résigné. Ce n’est pas son genre. Pourtant, son ASBL Belgian Missing Persons risque de devoir mettre la clé sous le paillasson d’ici peu. Faute de moyens. « Il ne nous faudrait pas grand-chose. À mon avis 1000 euros, au plus 1500 euros, par an pour continuer à fonctionner. Pour le moment, mon épouse et moi-même payons tout de notre poche. Ce n’est plus tenable », nous dit Joseph.

Concrètement, Belgian Missing Persons vient en aide aux familles des personnes majeures disparues. Elle imprime des affiches, les distribue, aide à la recherche d’indices, soutient les proches… « J’ai fondé l’ASBL en décembre 2003. J’étais alors actif au sein de l’ASBL “Marc et Corine” de Jean-Pierre Malmendier. Si BMP est née c’est parce que nous nous sommes rendu compte qu’à l’époque Child Focus ne pouvait pas aider les familles des personnes majeures qui disparaissaient. » Le succès a, hélas, été immédiat. Et n’a jamais diminué.

« Dimanche j’ai encore eu deux appels, et un ce lundi, pour une disparition à Bouillon. On sait nous joindre 24 heures sur 24. »

Mais la situation financière n’est plus tenable. « Nous avons eu un don tout au début de “Marc et Corine”. Puis une petite aide de la Loterie. Un temps, le député provincial Jean-Marie Carrier nous a aussi aidés. Mais là, nous n’avons plus rien », explique encore Joseph. Frais de téléphone, d’impression d’affiches, de déplacements et autres sont donc à la charge de Joseph et de son épouse Suzanne.

« Et on n’en peut plus. Même la défiscalisation de don nous a été refusée. » Joseph espère donc que son appel à l’aide va être entendu.

« Je pense que nous rendons un vrai service. Ce serait vraiment triste que nous devions arrêter tout d’un coup. »

Pour contacter Joseph Denis : 084/313.318 ou 0495/519.054. Le numéro de compte pour un don est le BE85 0003 0818 9006.

Nathalie a pu compter sur eux. 

Nathalie Edon est la maman d’Elodie Kopczynski. La jeune femme a disparu dans le quartier de la Gare à Luxembourg en 2004, puis a été tuée par Eugène Mousel et Irmgard Linden.  Ce n’est qu’en 2006 que des restes du corps d’Elodie sont retrouvés dans un bois de Leudelange.

En novembre 2008, Mousel - un récidiviste - écopera de la réclusion à perpétuité tandis que Linden sera condamnée à 20 ans de prison.

« Joseph et Suzanne Denis, ce sont des anges », nous dit Nathalie. « J’ai pu compter sur eux dès les premières heures. Ailleurs, on ne pouvait rien pour moi, car Elodie était majeure. Joseph, je l’ai appelé un dimanche, sur le conseil de Child Focus d’ailleurs.

Le lundi il était avec moi à Luxembourg pour tenter de trouver des indices au sujet d’Elodie. »

Et Belgian Missing Persons a ensuite imprimé et distribué des affiches, soutenu Nathalie dans de nombreuses démarches…

« Ils ont été tout le temps à mes côtés. Ils se sont beaucoup investis. Maintenant, quand j’apprends que l’ASBL risque de disparaître je suis révoltée. Je me dis que ce n’est pas possible, que plus personne n’a d’humanité. Il faut absolument trouver une solution pour que les activités se poursuivent. »

Les auteurs de l’assassinat d’Elodie sont derrière les barreaux. Mais le lien entre Nathalie et l’ASBL ne s’est jamais brisé.

« Nous sommes toujours en contact, c’est vrai. Ils font partie de ma vie. Cette ASBL ne peut pas disparaître. Ce n’est pas possible. »