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Vincent Peremans : "L'impression de participer à l'Histoire"

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afghanistan 098.JPGÉchevin à Nassogne, chef de cabinet du ministre cdH Di Antonio, Vincent Peremans vient de partir six mois à Kaboul en Afghanistan. Officier de réserve, il a participé à l’élaboration du plan stratégique 2015-2020 de l’OTAN en Afghanistan. Un plan à concevoir aussi en fonction des priorités élaborées par les autorités afghanes. 

En quoi consistait votre mission sur place ?

Je me trouvais au QG de l’OTAN au centre de Kaboul. J’étais membre de la division « plan à long terme après 2015 ». De ce fait, j’ai participé à l’élaboration du plan stratégique 2015-2020 de l’OTAN en Afghanistan. Ce plan doit toutefois être conçu en accord avec les priorités élaborées par les autorités afghanes. De ce fait, j’ai donc eu beaucoup de contacts avec les départements des ministères afghans de la Défense et de l’Intérieur, mais aussi avec le comité national de sécurité dont dépendait Hamid Karzaï, jusqu’avant les dernières élections. C’est un travail de longue haleine. Il ne s’est pas terminé avec ma mission.  Un officier bulgare me succède d’ailleurs à ce poste. L’environnement était multinational. Dans mon équipe se trouvaient un major lituanien et un major turc.

Bis_Shafiq_Azizi_Aleksiev.jpgEst-ce vous qui avez postulé ou est-on venu vous chercher ?

C’est moi qui ai postulé. Lorsque des opérations sont organisées à l’étranger, des postes sont ouverts. Et dans ce contexte, les officiers de réserve – dont je fais partie – et les officiers d’active sont mis sur un pied d’égalité. Quand j’ai vu qu’on recherchait quelqu’un pour Kaboul, j’ai marqué de l’intérêt. Il fallait toutefois que j’obtienne l’accord de mon cabinet. J’ai obtenu cet accord et j’ai postulé. J’ai finalement été sélectionné. 

Est-ce la première fois que vous participez à une mission à l’étranger comme officier de réserve ?

Non. C’est la deuxième fois. Voici quelques années, je suis aussi parti six mois à Vukovar en ex-Yougoslavie. 

Avez-vous dû suivre une formation spécifique avant de partir ?

Oui. En juin 2013, je suis notamment parti deux semaines en Norvège au centre de formation de l’OTAN. Là, j’ai notamment déjà pu rencontrer ceux avec qui j’allais travailler sur place. Je trouve que j’ai été très bien préparé. 

IMAG0077.jpgQuelles motivations vous poussent à vous engager dans de tels projets ?

Cela me permet de découvrir de manière plus approfondie un pays. Cela enrichit ma vie. Cette expérience m’a également amené à me familiariser avec une culture très différente de la nôtre.
Les Afghans ne sont musulmans que depuis quatre siècles seulement. Ils possèdent une culture millénaire et en sont très fiers.
De plus en travaillant comme je l’ai fait pour l’OTAN, j’ai aussi un peu l’impression de participer à l’Histoire avec un grand « H ». C’est quelque chose de merveilleux. 

Quelles sont les envies des Afghans aujourd’hui ?

Kaboul se reconstruit, c’est indéniable. Beaucoup d’Afghans que j’ai côtoyés ont une volonté de paix et de prospérité pour leur pays. Certains parmi eux ont d’ailleurs connu l’ère des talibans et ne veulent plus la connaître. Un colonel afghan avec qui je travaillais a notamment été emprisonné et torturé pendant cinq années par ce régime. D’autres ont été se former dans les universités américaines et anglaises. Ils croient en leur pays. 

Votre famille vous a-t-elle manqué ?

Grâce à Skype et aux connexions internet, on peut facilement communiquer avec ses proches, sa famille.
Sur place, on pouvait se skyper tous les jours si on le souhaitait.
Quand je suis rentré au pays, voici quelques jours, j’ai été très heureux de retrouver l’air pur de la campagne. Cela m’a manqué. Le contraste avec Kaboul était saisissant. 

Vos fonctions politiques en Belgique ont-elles servi votre mission à Kaboul ?

Personnellement, je n’en avais pas l’impression. Mais lors de mon évaluation, mon supérieur – qui était un général anglais – a signalé que le fait d’avoir été chef de cabinet m’a permis d’apporter un regard et une approche différents de celui des militaires en place. 

À l’inverse, votre participation à cette mission va-t-elle influer sur votre fonction d’échevin à Nassogne ?

J’ai beaucoup travaillé avec des spécialistes militaires des planifications à long terme. Ils m’ont appris certaines techniques spécifiques en la matière.  Je pense que ces dernières pourraient être utilisées au sein de notre commune.

 

« Une ville très grouillante,très polluée aussi »

Quand il est descendu de l’avion à Kaboul (Afghanistan) voici six mois, Vincent Peremans a été surpris.
« Je ne m’attendais pas à me retrouver dans une ville aussi grouillante, commente-t-il. Il y avait des voitures partout, des embouteillages aussi. Kaboul est, de plus, très polluée. Mais c’est aussi et surtout une ville extrêmement vivante. Il faut dire que c’est une cité très jeune. La moitié des habitants ont moins de 25 ans. Je n’avais vraiment pas cette image-là de la ville en tête avant de partir… »

Sur place, Vincent Peremans ne s’est jamais directement senti menacé. « Bien sûr, j’ai veillé à respecter toutes les consignes en vigueur et à ne pas prendre de risques inutiles. Quand on porte un uniforme militaire étranger, c’est essentiel. Dans ce contexte, je ne suis donc jamais sorti dans la ville pour me promener. Chaque fois que je m’y rendais c’était dans un but bien précis, pour une mission déterminée.  La violence est surtout présente le long de la frontière avec le Pakistan. À Kaboul, les attentats perpétrés sont ciblés sur des personnes précises et/ou des institutions.  Mais quand on est un “simple” civil, on peut mener une vie relativement normale. »

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