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Après ses deux nouvelles, Anne-Sophie Vandevoorde, de Masbourg, a entamé l’écriture d’un livre.

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Anne-Sophie Vandevoorde, de Masbourg, a jusqu’à présent écrit deux nouvelles.  Elles ont été publiées aux Éditions Lamiroy. Il s’agit d’« Opuscules », des tout petits livres format « nouvelles “qui se lisent très vite. Ils coûtent 5 €.  Le second est même disponible en format numérique au prix de 2 euros.  Voyez via les liens ci-dessous.

La première nouvelle, ‘La Lune entre les nuages’, se passe à Gedinne, son village d’enfance, et a été éditée en 2019.
Résumé : Deux personnes éteintes qui se rencontrent pour enfin un peu de lumière, ça ne peut que bien se terminer. Parfois, on lève la tête la nuit, et on voit apparaître la lune entre les nuages. https://lamiroy.net/products/82-la-lune-entre-les-nuages.

La seconde, ‘Une petite ambition’, se passe à Masbourg et a été éditée cette année.
Résumé : Il y a des filles ‘comme ça’ qui démarrent assez mal dans la vie et qui ont décidé de faire tourner le vent dans une autre direction. Parce qu’à un moment, le destin, il faut le saisir et le tordre un bon coup, pour vivre, enfin.
 https://lamiroy.net/products/une-petite-ambition-174

Le dernier projet, ‘Apéropuscule’, est l’édition du premier chapitre d’un roman pour stimuler son édition. Elle a été sélectionnée pour y participer. 

Il pourra être édité où elle le souhaite, si par hasard un éditeur est intéressé. Elle n’a encore écrit que le premier chapitre du roman, c’est la première fois qu’elle se lance dans cette grande aventure.  

Le roman s’appellera ‘Une mère abandonnée’, et le premier chapitre est donc à présent disponible. 
https://lamiroy.net/products/anne-sophie-vandevoorde-une-mere-abandonnee

C’est l’histoire d’une vie dure et cruelle.
‘Une mère abandonnée’ est le cri déchirant de Violette qui a traversé les années la tête haute, prenant les coups de la vie en serrant les dents.
Avant de décider de conjurer le sort.

Anne-Sophie nous explique comment est né le projet ‘Une mère abandonnée’ :

Entre les deux confinements, une amie psy me dit qu’elle a pensé à moi. L’une de ses patientes, une vieille dame, est venue en consultation chez elle.

‘Elle a eu une vie de saga romanesque. Une vie incroyable. Tellement que je trouve qu’il faudrait qu’elle l’écrive.
J’ai pensé à toi.’

Moi, à cette époque de ma vie, j’étais en pleine déprime, dans une phase d’autoflagellation assez intense de type ‘je ne fais rien de ma vie je suis nulle et rien n’a de sens.’

Mais le fait que cette amie ait pensé à moi, ça m’a fait vraiment plaisir. Déjà. Elle a pensé à moi pour écrire. Elle a pensé à moi pour relater la vie d’une personne. Ces quelques minutes de discussion m’ont reboostée.

Elle m’a donné le numéro de Violette. Mais nous étions vite arrivés dans la deuxième période de confinement, et je n’avais absolument pas le droit d’aller voir Violette, 83 ans, parce que je ne sais pas si vous avez remarqué, mais nous sommes en pleine pandémie. J’ai donc laissé couler un peu, ce projet restant dans un coin de ma tête. C’est mon amie qui m’a rappelée : ‘tu sais, ce projet prend des proportions énormes pour Violette. Elle s’inquiète que tu ne l’appelles pas.’

J’ai donc appelé Violette. Mon intention première était de la prévenir que je ne pourrais pas venir la voir avant quelques mois.

Sauf que.

Ce coup de fil, là, était vraiment incroyable. Je me suis attachée à Violette dès les dix premières secondes, et j’avais déjà décidé qu’on n’allait pas perdre de temps, pandémie ou pas. Elle me promettait un café, et je lui ai promis de l’enregistrer. Au final, ce n’était pas tant les écrits qui l’intéressaient, mais de raconter son histoire et de la transmettre à ses enfants et ses petits-enfants. Moi, je pouvais écrire ce que je voulais.

Cela m’a ôté une pression. Je ne termine jamais mes grands projets d’écriture, puisque j’ai trois débuts de romans qui resteront tels quels. Je ne m’aventure plus au-delà de la nouvelle.

Ici, il s’agissait juste de prendre du temps pour écouter l’histoire d’une vieille dame. Cela me paraissait vraiment une chouette idée.

Lorsque je suis arrivée la première fois, Violette était trop fatiguée. Elle m’a ouvert avec une grimace, elle avait oublié que je venais, et le kiné venait de la faire trop travailler.

Cependant, pendant qu’elle papotait à propos de tout, elle me livrait déjà des tas d’éléments de son histoire que j’ai notés dans un coin de ma tête afin de ne rien oublier. Son mari qui venait de mourir 3 mois auparavant. Sa tristesse. Ses conflits familiaux. La vie actuelle de cette toute petite dame était bien tourmentée.

L’une de ses amies est arrivée, s’est installée, et nous avons consulté nos agendas pour convenir d’une autre date, où elle serait moins fatiguée. L’amie a conseillé gentiment d’inscrire dans tel et tel agenda, pour ne pas oublier. Violette oublie des choses. Des rendez-vous, ou des choses qu’elle a déjà dites. Mais j’ai bien vu qu’elle était bien entourée et bien aidée.

J’étais triste en partant de ce rendez-vous un peu manqué, mais j’avais appris des choses, des éléments, des bribes.

Le jour avant notre second rendez-vous, Violette m’appelle : ‘Dites, vous venez à quelle heure demain ? Et vous venez pour quoi, déjà ?’

Je viens pour que tu me racontes ta vie, Violette, on se tutoie, on a prévu un Nespresso, tu vas tout me dire.

Quand je suis arrivée, il y avait un peu de neige fondante qui tombait. C’était vraiment un temps dégueulasse. Je suis entrée, j’ai dit que j’allais aux toilettes. Elle a voulu me montrer où c’était, et je lui ai répondu que je savais, je suis déjà venue, tu te souviens ?

J’ai vu dans ses yeux que non, que c’était la première fois qu’elle me voyait. J’ai fait semblant de rien. Après tout, je suis là pour soulager un peu le présent de son passé. Qu’importe si ça ne s’imprime pas pour elle. Tout en moi est ancré. Chaque détail. Son sapin de Noël, ses verres dans le buffet, ses grandes photos de son mari, comme des petits autels disséminés dans le salon. La table à manger encombrée de décos qu’on ne bouge plus depuis des années. Parce qu’on mange dans la cuisine.

J’ai bu un bon café. Pendant ce temps-là, elle me parlait de ses enfants, de ses tourments du moment.

Allez Violette. On va commencer.

Elle s’est installée dans son fauteuil, face à mon ordinateur, et j’ai démarré l’enregistrement.

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