C'était la foule, ce jeudi en fin d'après-midi, devant la boucherie Magerotte :
Ils ont traversé l’Europe pour percer les secrets de l’artisanat wallon. Jeudi, une trentaine de producteurs monténégrins sont arrivés à Nassogne par bus pour visiter l’exploitation Magerotte. La présence d’une équipe de télévision monténégrine à bord témoigne de l’importance de l’expédition. « Il s’agit d’une visite à caractère éducatif », nous explique une interprète. « Ces producteurs viennent découvrir des techniques qu’ils pourront appliquer de retour chez eux, au Monténégro. »
Réputée pour ses salaisons notamment, l’exploitation Magerotte est la première à avoir réintroduit l’engraissage porcin en prairies en 1998. Depuis, les animaux – 300 porcs et une trentaine d’Angus Aberbeen en bovin – pâturent dans les vastes espaces de la campagne nassognarde. De l’élevage des bêtes en plein air à la vente du produit fini dans son magasin au centre du village, l’entreprise assure chacune des étapes de production.
André Magerotte est le digne héritier d’une tradition familiale plus que centenaire. « Mon grand-père faisait le commerce de porcs au début du siècle dernier », explique-t-il. « Notre père et son frère ont ouvert la boucherie en 1934, et nous l’avons reprise avec mon frère en 1974. »
C’est en guide passionné qu’il s’est lancé dans une visite de ses infrastructures avec la délégation monténégrine. Ateliers de découpe, chambres de maturation, prairies d’élevage, point de vente en boucherie, diversification de la ferme… Les visiteurs ont pu explorer les moindres recoins (ou presque) de l’exploitation et goûter à quelques-unes de ses spécialités. Cette excursion rurale marquait la dernière étape d’une journée entamée à 9h par la visite de l’école Saint-Quentin à Ciney.
La délégation étrangère s’est également arrêtée au centre d’Association Wallonne de l’Élevage, à la ferme Leboutte à Heure-en-Famenne, puis à la ferme Boclinville-Marot à Bonsin. Dès vendredi, le ministre monténégrin de l’agriculture Petar Ivanovic visitera la Foire de Libramont aux côtés de son homologue wallon René Collin. Une rencontre bilatérale est prévue dans le courant du
week-end.
NICOLAS POËS