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Un Nassognard termine l'Utra du Pas du Diable en 22h 32'

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L'ultra du pas du diable, c'est celà :

Profil Ultra du Pas du Diable 2016-page-001.jpg

120 km de fous :

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Cliquez sur la carte pour l'agrandir

Il avait lieu ces 23 et 24 avril 2016, un Nassognard l'a terminé.

Sur sa page Facebook, il décrit sa journée, la voici :

Mais avant tout, je vous dévoile son nom : Antony Servais, de Nassogne

Voilà sa journée :

13123296_10208343031867374_731316001385173957_o.jpgSamedi 2 h 15 : le réveil sonne. Je me lève après 5 petites heures de sommeil profond et démarre la cafetière. Le temps que le café coule, je commence le petit rituel de préparation avant une longue journée de course à pied. Des sparadraps et de la pommade aux endroits qui risquent de frotter toute la journée, de l’eau ds les gourdes, réglage des lacets, porte-dossard, sac... Je grignote et vide mon café.

3 h 15 : hop, dans la voiture direction St Jean (10 petites minutes de route). Il faut pointer le dossard au stade. Vers 3 h 50, la petite brume est accompagnée de plus grosses gouttes. Je remets ma veste (merci à Victor Richard pour les conseils !) et nous descendons tous ensemble vers le centre du village où sera donné le départ.

13086980_10208343032147381_8994221617413714681_o.jpgPetit briefing et hop le troupeau démarre. Ça grimpe assez rapidement. J’ai le bon rythme. Le cardio ne monte pas trop et je me répète régulièrement que ça ne sert à rien d’accélérer. La journée sera encore longue !

Les premières descentes. Pas facile, nous n’avons pas le même rythme et je n’aime pas être juste derrière quelqu’un et découvrir le terrain (glissant) au dernier moment. Je dépasse donc quand cela est possible.

Après 1 h 30, j’arrive au premier point d’eau. Je remplis au max une flasque d’un demi-litre d’eau et hop, direction Trèves à une dizaine de kilomètres. Une bonne descente qui arrive sur une piste sur laquelle il est encore possible de courir et c’est reparti pour une bonne montée. Petite descente. Petite montée. Une partie un peu plus roulante (j’en profite pour remettre la frontale ds une poche du sac). Une descente un peu plus longue, on arrive à Trèves. 19e kilomètre et déjà 1200 m de d+ en 2 h 50. Je remplis les 2 flasques, quelques raisins secs et hop.

13112926_10208343032227383_2713804028115599318_o.jpgTraversée du village : direction une grosse montée. Régulièrement, je regarde le paysage, une belle vue sur le village. Ça grimpe bien et les « chemins », comme les paysages, sont super agréables ! Ces superbes singles nous amènent à l’entrée de la grotte de Saint-Firmin. On replace la frontale et là, les notions d’escalade évitent de mettre les pieds ds l’eau. On avance petit à petit vers la sortie (qui est l’entrée pour l’eau). Sortie de la grotte et l’endroit est toujours aussi agréable ! On continue à évoluer sur les chemins. Une bonne descente nous amène sur un point d’eau. Les réserves d’eau sont faites, la veste fermée, c’est reparti.

13130827_10208343032827398_2626201516382203839_o.jpgOn redescend encore un peu. Il y a du monde ; j’imagine que l’on va arriver à une route. Oh, j’aperçois la voiture de mes parents, un petit coucou (histoire qu’ils me reconnaissent entre tous ces promeneurs en short avec leur veste sur la tête. Je traverse la route. Le chemin est un peu plus boueux, mais il y a moyen de courir et d’éviter la boue.

On traversera Villemagne, puis nous arrivons à l’Abîme de Bramabiau. L’entrée est sympa. La traversée est magnifique. On remonte ainsi vers la sortie toujours aussi sympa ! Les chemins vont nous amener à Camprieu [42e kilomètre 2500md+ et 6 h 10 de course]. Premier ravitaillement où mes parents sont présents. Je retire ma veste, la place sur une chaise avec mon sac et passe par la table du ravito pour prendre quelques raisins secs, petits morceaux de chocolat et surtout, direction les toilettes pour gagner quelques grammes et économiser ma réserve de PQ !

13063074_10208343033227408_5923667070935418365_o.jpgJe reprépare mes flasques et y ajoute une troisième, les remplis, et 10 minutes plus tard, c’est reparti pour 18 km et 1000 m de d+ sur des chemins qui, malgré le brouillard, sont super agréables ! J’utilise le seul gel de la journée ! J’apprécierai particulièrement la grande descente et son petit passage sous la route [qui m’a fait penser aux trails organisés par Geoffrey Traildelarocheaminguet, TraildelaLesse FredetGreg] ainsi que la traversée du Saut de la chèvre !

13123259_10208343033187407_4599364825294970136_o.jpg61e kilomètre et 3500 m de d+ depuis le début. Nous voilà à la base de vie de Dourbies après 9 h de course [oups, ça confirme que je suis parti trop vite !]... je vise moins de 24 h je mange une bonne soupe avec quelques pâtes, 2-3 patates, une patate douce et fais l’erreur de ne pas changer de chaussettes ni remettre de la Nok.

13086934_10208343034307435_244821631984988934_o.jpgAprès 20 bonnes minutes, c’est reparti pour une bonne montée de 450 m de d+ pour digérer tout ça. Au sommet, il y a beaucoup de vent, mais il y a une belle vue et le ciel semble se dégager par endroits ! Une longue descente roulante nous amène sur les Laupies. Un ravitaillement en eau à peine nécessaire, car je ne bois plus beaucoup [j’ai trop mangé à Dourbies et l’estomac n’apprécie pas trop]. On repart et là, mon état ne s’améliore pas. J’arrive à suivre, mais toujours pas de réponse favorable de mon estomac même si j’arrive à boire un peu plus d’eau. Une longue descente qui donne sur une bosse exposée au soleil et là, ça ne va vraiment plus. On arrive à peine au 80e kilomètre [col des Molières] et il en reste donc 40.

Dans cet état-là, je suis conscient que ça serait impossible. Heureusement, on est très proche d’une base de vie et le chemin est assez facile pour y accéder ! Je m’installe sur une chaise comme « beaucoup » de monde autour de moi et reste ainsi quelques minutes. Je donne mes 2 flasques aux bénévoles qui me les remplissent gentiment. Je dis à Thomas Laugel qu’il peut y aller. Il faut absolument que je me couche quelques minutes. Je ne suis pas le seul et les bénévoles préparent 2 lits avec des couvertures de survie. Je m’emballe et me couche sur le lit.

13112757_10208343034387437_9166059854622668283_o.jpgJe réfléchis : il est 17 h 30, ça fait 13 h 30 de course, j’ai effectué les 2/3, j’avance encore correctement en descente, j’arrive à m’hydrater, il fait bon, je n’ai pas de blessure, je suis occupé à recharger les accus. Même en ayant de grands moments de marche, je devrais arriver à boucler ces 40 derniers kilomètres en moins de 10 h ! Les gouttes commencent à tomber sur la couverture de survie.

Je regarde l’heure : 17 h 45. Hop, debout ! Je remercie les bénévoles, je replace mon sac à dos, referme ma veste et go. Il faut avancer. C’est une longue descente. Je ne suis pas en grande forme, mais ça ne va pas trop mal non plus ! Je recroise mes parents et leur dit que ça ne va pas et que je viens de faire une microsieste. La pluie s’est arrêtée, la descente aussi. Ça remonte bien et sous le soleil, je sens que je reprends des forces ! La fin de la montée se fera sous une grosse pluie, mais pas bien longue et, depuis sommet, on voit la tonnelle du col des Molières.

13131411_10208343034507440_4656287739866353549_o.jpgJe replonge direction Aumessas, la descente le confirme. J’ai l’impression de commencer un trail. Quelques minutes plus tard, me voilà frais comme un gardon à la base de vie de Aumessas ! Je reprépare donc mes flasques et m’allège encore de quelques grammes tout en préservant toujours ma réserve de PQ.

Ici, il y a une petite particularité. On est au 92e kilomètre, il en reste donc 28. Mais les 7 premiers sont en montée avec 900 m de d+ et il y a une course-chrono. Je repars à toute vitesse après avoir eu le feu vert de la dame qui s’occupe du chrono. La montée ds les cailloux et les feuilles est agréable. Après une bonne ascension, je finis les 500 derniers mètres à plat à la frontale et arrive à la fin de la montée chronométrée !

13072840_10208343035707470_3481084724778505526_o.jpgIl fait complètement noir maintenant. Il y a beaucoup de vent et on doit encore passer par le sommet de cette course. C’est un tout petit ravito où il fait chaud et Thomas va le quitter au moment où je remplis mes flasques. Mais plus besoin de les remplir au max : les trois étapes suivantes font 6, 9 et 7 km avec principalement des descentes. Je repars et rejoins une lampe.

Je m’étale [2e fois de la « journée »] comme une grosse M... à côté de lui. Il me tend la main et nous repartons ensemble. Nous achèverons ces longs derniers kilomètres ensemble régulièrement accompagnés d’autres personnes [heureusement, car j’ai très très envie de dormir !!!].

13130919_10208343035747471_4003329313982602073_o.jpgNous escorterons la deuxième dame [celle qui court après notre Janick Delva nationale qui remporte cet ultratrail en 19 h 34 et finit 23e au classement général] qui n’a plus de lampe jusqu’à la dernière base de vie. Les derniers kilomètres sont les moins beaux du trail. La fatigue est là et après nous être « disputés » pour ne pas passer la ligne en premier, nous bouclons ces 120 bornes en 22 heures 32minutes.

Heureux d’en avoir fini, direction le dodo et surtout retirer ces chaussures pour découvrir l’état de mes pieds et nettoyer tout ça ! Le reste de la nuit, entre 2 sommeils, j’ai une pensée pour tous ceux qui sont encore ds ces montagnes. Il pleut à répétition et moi je suis au sec et au chaud. Pour le classement général, je finis 67e et pour la montée chronométrée, je fais le 8e temps. Il y a 242 finishers sur 350 partants.

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Félicitations à toi, Anthony !

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