Ce dimanche 20 décembre 2015 a eu lieu à Bande, la commémoration du massacre de 33 hommes, âgés de 17 à 32 ans, dans une cave du village.
Pour ceux qui ne savent pas ce qui s'est passé, je les invite à cliquer ici ou à lire le discours du Bourgmestre.
Après une messe célébrée par le père Clément, tout le monde s'est rendu auprès de la cave commémorative, où, après avoir déposé une gerbe en mémoire aux défunts, le Bourgmestre Marc Quirynen a prononcé un discours (que vous pouvez lire ci-après).
Après cela, les participants sont descendus se recueillir devant le mémorial qui se trouve dans la cave.
Voici le discours du Bourgmestre :
Nous voici réunis aujourd’hui devant cette stèle représentant la stature d’un de ces 34 jeunes, lâchement massacrés les 24 et 25 décembre 1944.
Le 24 décembre, en guise de représailles aux actions menées dans les environs, quelques mois plus tôt, des soldats et officiers de la Wehrmacht cherchent à se venger ; ils arrêtent des villageois, procèdent à de longs interrogatoires, libèrent les hommes plus âgés. Après avoir fait croire à leurs familles qu’ils allaient les déporter en Allemagne, ils emmènent 33 hommes, âgés de 17 à 32 ans, devant la maison Bertrand et les exécutent l’un après l’autre dans la cave. Seul un jeune parvint à s’enfuir et à échapper au massacre, ce qui eut pour effet d’exacerber davantage le courroux de l’occupant. Le lendemain deux jeunes issus du village de Roy furent massacrés. Après leurs crimes ignobles, les meurtriers dissimulèrent les corps des victimes sous trois épaisseurs de planches et interdirent l’accès à cette partie de la route. Ce n’étaient pas les conditions climatiques que nous connaissons aujourd’hui, c’était le vrai hiver rude avec de la neige et des températures basses. Ce n’est que le 11 janvier qu’une patrouille de paras canadiens, accompagnée par des paras belges, quitta Marche-en-Famenne, entre dans le village de Bande et découvrit avec horreur les corps des 34 civils abattus d’une balle dans la nuque. Le plus jeune avait à peine 17 ans. Quelques jours plus tard, le commandant du 9° Bataillon du Régiment de Parachutistes de la 6° Airborne décida d’assurer une inhumation décente aux malheureuses victimes et de leur rendre les honneurs.
En cette année de commémoration du 71° anniversaire de ces journées dramatiques, il est de notre devoir de rendre hommage à ces 34 personnes innocentes, mais aussi de prendre conscience de l’importance de garder la paix entre nous. Rappelons-nous le contexte dans lequel ces actions de représailles se déroulèrent. Œil pour œil, dent pour dent, le concept de l’occupant allait bien au-delà de ce précepte, pour 3 militaires allemands abattus ils cherchèrent à supprimer 33 civils, l’escalade des chiffres donne le vertige. 33 innocents et en fin de compte 34, qui n’avaient rien à voir avec les escarmouches perpétrées durant les mois précédant ces deux jours funestes. Aujourd’hui encore des situations révoltantes à nos yeux, parfois même pour des faits minimes et dérisoires, peuvent nous amener à ressentir ce sentiment de frustration et à attiser notre envie de vengeance. Que la sagesse nous procure discernement, tempérance et conscience pour que nous puissions nous tenir droits, digne de l’attitude d’homme et de femme, loin de ce comportement bestial.
Au terme de cette réflexion, je vous invite à observer une minute de silence
Bande, le 20 décembre 2015