J’ai reçu une lettre ouverte de Véronique Burnotte, conseillère communale Ecolo.

Cette lettre a été envoyée à tous les échevins de la commune de Nassogne, ainsi qu'au Bourgmestre, qui doivent prendre position à propos de la demande de messieurs José et Johan Lamboray, de Harsin, d’étendre leur exploitation agricole existante (27 000 poulets de chair et 561 bovins) à deux poulaillers pour un total de 100 320 poulets de chair, de deux locaux techniques, d’un réfectoire, de deux citernes à gaz aériennes de 9000 L, de deux citernes à eaux de nettoyage des poulaillers de 20m³, de six citernes à eau de source, d’un groupe électrogène de 100 KVA, d’une trémie à froment de 32 T et de 4 silos tour de 22 T pour aliments secs.

Vous la trouverez ci-après :

Monsieur le Bourgmestre,

Mesdames et Messieurs les membres du Collège,

D’ici quelques jours, vous aurez à vous prononcer concernant la demande introduite par Messieurs José et Johan Lamboray en vue d’obtenir le permis d’environnement (classe 1) pour l’extension de l’exploitation agricole existante.

De ce que j’ai pu lire ou entendre à ce sujet, vous n’avez pas souhaité prendre position avant la fin de l’enquête. Dans une commune rurale comme la nôtre, il m’aurait semblé normal que les élus aient un avis concernant les exploitations agricoles qu’ils souhaitent ou ne souhaitent pas voir émerger sur le territoire communal et qu’ils le fassent connaître.

Naïvement, j’ai un moment imaginé que vous attendiez de recevoir toutes les réactions de vos administrés pour prendre position. Malheureusement, la lecture du procès-verbal de clôture d’enquête publique concernant le dossier Orban en avril 2015 me laisse penser tout le contraire. Pour rappel, en voici un extrait où les chiffres sont sans appel : le total des observations se chiffre à 414, soit 276 réclamations d’une part et 138 motions de soutien d’autre part. Sur les 276 réclamations, 151 émanent de la Commune dont 55 du village d’Ambly ; au niveau des 138 motions de soutien, la quasi-totalité émane de la Commune (137) dont 117 du village d’Ambly.

Finalement, n’étant pas voyante, je me suis tournée vers vos tracts électoraux de 2012. Peut-être est-il utile de vous rappeler ce que l’on y trouvait ? On y lisait entre autres « nous sommes responsables de la terre que nous léguerons à nos enfants » : http://static.blogs.sudinfo.be/media/24/3922967123.jpg.

Dans d’autres feuillets, on lisait « vous garantir cette eau que beaucoup nous envient. » : http://static.blogs.sudinfo.be/media/24/23490576.jpg. Ou encore, « En tant qu’agriculteur, je souhaite développer une agriculture locale plus proche du consommateur dans le but d’améliorer le bien-être et le cadre de vie de tous nos habitants » : http://static.blogs.sudinfo.be/media/24/3880221768.jpg.

Ces textes ne laissent planer aucun doute sur l’importance que vous accordiez, en période électorale, à la qualité de notre eau, au respect de l’environnement et à une agriculture de qualité. Je profite donc de l’occasion pour vous rappeler que la demande dont nous parlons aujourd’hui porte sur une utilisation supplémentaire de 13.000.000 de litres d’eau et la production industrielle de plus de 600.000 poulets par an avec toutes les conséquences négatives déjà évoquées dans nos courriers et emails passés !

Aujourd’hui, la question qui se pose est quand cela s’arrêtera-t-il ? Où est votre limite ? Si un agriculteur en a les moyens et qu’il introduit une demande pour 10.000.000 de poulets, sera-t-on toujours dans l’analyse purement technique de la demande ou se posera-t-on enfin la question de quel est l’avantage de la commune dans ce genre de dossiers.

Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les membres du Collège, j’observe votre façon de vous occuper de la commune depuis quelques années et j’avoue y trouver beaucoup de bonnes choses. Vous êtes particulièrement disponibles pour vos concitoyens et cela se voit !

Malheureusement, de la décision que vous allez devoir prendre, il ne se verra pas grand-chose dans l’immédiat. La pollution de la terre et de l’eau, elle n’aura des conséquences que demain. Alors, lorsque vous rendrez votre avis, rappelez-vous bien que demain, hier, c’est aujourd’hui !

Véronique Burnotte
Conseillère communale Ecolo

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