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Le dernier texte de l’abbé Camille Gérard

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2017-06-06_072754.jpgVendredi dernier, c’était l’enterrement de l’abbé Camille Gérard, à Maison-Saint-Gérard.

J’avais annoncé son décès sur le blog. Camille est originaire de Masbourg et a encore de la famille dans la région (Jean-François Gérard [JF], son neveu et filleul). Il avait cinq frères et sœurs, tous décédés sauf Marie-Claire, la veuve de François Magerotte. Arsène avait épousé Elza Colette, la sœur de Annie, veuve de Nestor Mouton. Félix avait épousé Paulette Herman, maman de JF. Antoine avait, lui épousé Marie-Rose Mouton, de Nassogne également.

Si je vous rappelle tout cela, c’est parce que j’ai assisté à la messe d’enterrement et que j’ai été fort marqué par un texte qui a été lu et qu’il avait lui-même préparé en vue de cette cérémonie, alors qu'il se trouvait sur son lit d'hôpital.

Il résume bien Camille, je pense, avec qui j’avais déjà discuté à de nombreuses reprises. 

Au revoir, Camille.  C'est ma façon à moi de te rendre hommage.

Voici ce texte ci-après.

Dimanche quatorze mai, au réveil, une petite voix me susurre à l’oreille ...

- Dis Camille, tu es sûr qu’il y a quelque chose après la mort ? Et si c’était le vide ? Rien ! Plus rien !

J’ai reconnu la voix. C’était celle de mon ange gardien... qui est incroyant.

Je téléphone à Jésus. Réponse :

-  Mais Camille ... oui, bien sûr, à la mort on tombe dans un grand vide. Mais ce vide-là, c’est le cœur de Dieu qui s’est vidé de lui-même pour pouvoir accueillir tous et chacun.

Je pense bien que c’est à ce moment-là que je suis mort.

Dieu sautait sur son trampoline. Ça m’a donné envie. J’ai sauté avec Lui.

Rien qu’une fois !

Et hop, un rebond de Dieu le Père ! Me voilà debout, relevé, réveillé. Il y en a qui disent ressuscité. Ce doit être Lui qui m’a dit :

- Salut Camille ! Comment ça va ? Moi, « Je-suis-là ».

- Ben, je le vois bien que tu es là ! Je suis réveillé maintenant !

- Non, « Je-suis-là », c’est mon prénom !

- Ah bon ? Note que ça me dit quelque chose ... En lisant l’Evangile (surtout Saint Jean), j’ai entendu parler d’un Jésus qui disait des trucs comme ça : « Je suis ... Je suis ... ». Il s’appelait Jésus. Au fait, toi, « Je-suis-là » ... et ce Jésus-là, vous êtes apparentés ?

- C’est mon fils !

- Ah oui ! Ce ne serait pas lui que je viens de voir passer avec des corbeilles à pain vides ?

- Ça c’est tout lui ! Qu’est-ce qu’il va encore inventer ? Ça ne m’inquiète pas, tu sais. Tout ce qu’il fait, c’est toujours surprenant mais bon ! Il y a quand même quelque chose qui m’inquiète : il est toujours fourré chez des gens de mauvaise réputation ! Et les autorités lui en veulent ! J’espère qu’il ne lui arrivera rien ...

- Au fond, vous deux, c’est du pareil au même : tu es fier de lui et lui est fier de toi.

- Pourquoi pas ? C’est mon fils !

- Et lui, il n’a que ton nom de « Père » dans la bouche.

Attends maintenant ... Quand je me suis retrouvé debout, j’ai senti une brise légère, rafraichissante. Puissante aussi qui m’environnait et me pénétrait. C’était quoi ça ?

- Ah ! C’est notre passe-partout « Brise-Légère » qui passait par là ! Subtil, la « Brise-Légère » ! Elle est comme le vent : tu entends sa voix, tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Mais ne court pas après : « Brise-Légère » est disponible, toujours, partout !

- Et vous êtes quoi l’un pour l’autre ? Trois têtes sous le même bonnet, j’ai l’impression !

- Si tu veux. Mais nous, on ne lit pas les livres des théologiens qui parlent de ça. Trop compliqués ! Nous, on vit ! Dis, on va faire un bout de chemin ensemble et avec notre passe-partout « Brise-Légère » ?

- Non ! J’ai encore une question. Ton ciel, il est vide ! Je n’ai encore vu ni Marie ni Joseph ni notre grand Saint Nicolas, patron de l’église de Maison. Où sont-ils ?

- Justement. Viens, tu vas voir. Tu voudrais aller où, toi, maintenant ?

- A Maison !

- OK, viens !

Je me suis retrouvé avec lui rue du Fond, près de chez Josée Dessy. Deux gars allaient se croiser un peu plus loin, à peu près en face de chez Liliane. « Je-suis-là » me dit :

- Tu crois qu’ils vont se saluer, se parler ?

- Je ne sais pas !

- Viens ! On va les rejoindre.

- Ils vont nous voir !

- Non ! On est invisibles, incognito.

- Tu prends les gens par ruse alors ! Tu manipules !

- Non, viens !

Quand nous sommes arrivés à la hauteur d’un des deux gars, j’ai senti monter en moi, sortir de moi comme un souffle léger, frais, puissant. Il n’y avait plus en moi qu’un grand désir : que ces gens se parlent, deviennent copains, soient heureux ... heureux ...

Et bien, ça a raté ! Ils ne se sont même pas regardés.

- Dis, ça rate ton truc, « Je-suis-là » !

- Je sais ... mais, liberté chérie, Camille ! Et nous : douceur, respect ... toujours !

- Et que fait-on quand ça rate ?

- Et bien, on recommence à la prochaine occasion. « Je-suis-là », toujours là ! Tu comprends maintenant pourquoi le ciel est vide ?

- Oui, ils sont tous en vadrouille : François à Assise, Térésa à Calcutta, l’Abbé Pierre à Emmaüs, ... Maintenant, je comprends : ciel vide, ciel sur la terre !

- Camille, j’ai une question maintenant : dis-moi, les chrétiens, ils parlent tout le temps des incroyants, des indifférents ... C’est qui ça ?

- Des gens qui disent que tu n’existes pas ! D’autres qui trouvent qu’on n’a pas besoin d’un dieu pour faire un monde juste.

- OK, je vois, j’en rencontre des tonnes et des tonnes tous les jours, de ces gens-là ! Fabuleux ! J’ai plein de copains chez ces gens-là !

Pops !

C’est alors que je me suis réveillé. Toujours bien sur mon lit d’hôpital. Qu’est-ce qui m’est arrivé ?

Tout simple.

Une fois de plus, la question est remontée en moi : est-ce qu’il y a quelque chose après la mort ?

Et à partir de là, je me suis mis à me redire ma foi, une fois de plus, en me faufilant dans celle de Jésus.

Je ne sais rien de ce qu’il y a après la mort. Rien. Rien du tout. Je suis tout simplement un croyant qui fait confiance à Jésus.

Dans mon rêve éveillé, ce que j’ai aimé, c’est que Dieu aime sauter au trampoline ! Dieu-trampoline, ça me plaît ! Et de plus : un fameux remontant ce Dieu-là !
Mais celui que j’ai préféré dans la bande, c’est passe-partout, tout-terrain « Brise-légère ».

Il a les deux pieds sur terre. Sur notre terre, bien sûr ! J’ai pris rendez-vous avec lui !

Essayer de semer un peu de paix, de joie, de bonté. Ça me plairait pas mal ! Je ne pense plus qu’à ça pour le moment.

Mais, qui est-ce qui m’a mis toutes ces idées-là dans la tête et dans le cœur ?

Je n’ai pas pu inventer tout ça moi-même ?

Qui c’est Celui-là ? Qui c’est Celui-là qui m’a mis des idées pareilles dans la tête et dans le cœur ?

Bafouille !

Ce n’était qu’une bafouille de plus.

La dernière. J’arrive au bas de la page. Bas de la page de ma vie.

Et je n’ai plus de papier.

Je vous offre mon rêve éveillé en forme de sketch, en guise de clin d’œil et de merci.

Au revoir, à Dieu, merci !

Que tous ceux que j’ai blessés veuillent bien me pardonner.

Merci à tous les paroissiens et habitants de Maison. Depuis quarante ans,

vous m’accueillez, vous me secondez, vous m’accompagnez, vous me précédez de merveilleuses façons. Merci !

Merci à tous les prêtres et laïcs du recyclage, de la formation permanente des prêtres, Ottrott et le reste.

Vous m’avez donné tant de bonheur. Merci !

Merci à mes amis théologiens, José, Thierry et les autres.

J’ai eu tant de bonheur à travailler avec eux et ils sont devenus des amis.

Merci !

Merci à tous mes amis, d’un peu partout sans qui je n’aurais pas pu faire grand chose. Merci pour tout.

Et bien sûr, bien sûr, merci à toute la famille. Merci !

Tous, soyez heureux, soyez bénis !

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