« C’est une catastrophe. On abandonne vraiment les gens… », Marc Lambert ne décolère pas.
Cet habitant de Forrières (Nassogne) en a ras le bol des changements de la SNCB. Utilisateur du train depuis 33 ans, Marc Lambert a tout vu au presque en ce qui concerne la mobilité en province de Luxembourg.
Mais cette fois, la coupe est pleine. Gérant d’un magasin à l’Hydrion à Arlon, Marc prenait le train omnibus tous les matins à Forrières afin d’arriver à Libramont à 8 h 12 et prendre une correspondance pour Arlon dans la foulée. La SNCB vient toutefois de modifier (encore) les horaires. La correspondance part donc de la gare libramontoise à 8 h 04. Soit bien avant l’arrivée du train de Marc Lambert. Qui se retrouve donc dans l’obligation de partir bien plus tôt pour attraper le train IC à Jemelle.
« Je n’ai pas de voiture et je m’occupe chaque matin de ma maman de 87 ans. Ces nouveaux horaires allongent les trajets et mes journées. Alors qu’on a déjà accumulé plus de 2 000 minutes de retard sur les cinq derniers mois à cause du chemin de fer. Ils nous ont déjà supprimé le premier train du matin et le dernier de 22 h. Ils travaillent de façon sournoise depuis quatre ou cinq ans pour arriver à leurs fins et supprimer totalement les petites gares », s’emporte le navetteur. Marc Lambert dépense tout de même 223 euros chaque mois pour son abonnement de train et bus. « À ce prix-là, ils doivent assurer. Le prix augmente sans cesse, mais l’offre et le service diminuent. C’est un service public normalement ! C’est vraiment dramatique », assène-t-il encore.
Une situation qui a également fait réagir André Blaise, l’échevin de la mobilité de Nassogne qui ne comprend pas la politique menée par la SNCB. « Je suis convaincu qu’à terme, il n’y aura plus de correspondance. Je connais bien le dossier en tant qu’ancien secrétaire général de la CSC Transcom. Il y a une volonté délibérée de supprimer les omnibus. Notre province va devenir un véritable désert au niveau de la mobilité. Ce que je dénonce, c’est que cela pénalise les plus faibles, ceux qui n’ont pas de voiture ou les personnes âgées », commente l’échevin qui compte bien prendre le dossier à bras-le-corps.
Fanny Jacques – La Meuse Luxembourg du 13/12/2016