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Interview de Eric Domb, le monsieur « Nassonia »

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À l’opposé de Pairi Daiza : Éric Domb présente ainsi le projet Nassonia, « la plus grande expérience de forêt totalement dévolue à la biodiversité en Europe occidentale », soit 1 539 ha de massif forestier (0,3 % de la forêt wallonne) qu’il loue, depuis hier, 400 000 euros par an (pendant 99 ans) à la commune de Nassogne, au cœur du Luxembourg. Pas d’oiseaux en cage, pas d’animaux importés, pas d’infrastructures qui symbolisent d’autres parties du monde, mais du 100 % naturel wallon.

« C’est un projet alternatif de la gestion forestière », explique le patron de Pairi Daiza. « Il est prévu de pratiquer une gestion novatrice de la grande faune, sans aucun apport de nourriture extérieure, en densité contrôlée. Il intègre la restauration d’habitats naturels (landes, tourbières, hêtraies et chênées). Nous voulons donner l’hospitalité aux sans-grades, protéger des espèces de chez nous, peu médiatisées bien qu’en déclin ». Éric Domb conçoit le projet un peu comme les parcs nationaux américains, mais à l’échelle belge. Il cite en exemple le parc avifaune de Marquenterre dans la baie de Somme. Une participation financière n’est pas exclue pour l’accès à la partie du massif forestier réservée au public, mais le créateur de Pairi Daiza l’assure : « l’action est totalement désintéressée ». Éric Domb conçoit l’action de sa Fondation Pairi Daiza, qui sera à la barre du projet, comme « un ensemblier » : « On ne prend pas le pouvoir. Nous voulons fédérer toutes les chouettes énergies ».

« Notre projet n’est contre personne », insiste-t-il, en pressentant déjà les forces d’opposition. Ni contre les chasseurs - « Je ne les ai pas dans le collimateur. Pourquoi ne pas créer une amicale avec les chasseurs de la commune ? La régulation est une nécessité absolue, un mal nécessaire, même si à terme, j’espère une autre régulation que celle au plomb ou à la balle » - ni contre les naturalistes - « Il y aura des synergies riches avec le Département Nature et Forêt pour piloter au mieux cette transition d’une forêt de production vers une réserve forestière intégrée. Le CRIE de Saint-Hubert est tout proche. Nous ne sommes pas des donneurs de leçons » - ni contre les agriculteurs ou la filière bois - « Je ne subordonnerai jamais le travail agricole à une idéologie environnementaliste ».

Éric Domb est toujours en phase de séduction : « les Ardennais ne donnent pas leur confiance comme cela ». Mais il a déjà mis le collège communal de Nassogne, avec qui il a négocié un préaccord, dans sa poche. Le tourisme « doux » a séduit les échevins.

L’ambition est de s’inscrire dans la lignée des autres projets régionaux : celui de son « grand ami » Marc Coucke avec Sport-Nature à Durbuy, des grottes de Han, etc. « On a un patrimoine formidable avec cette forêt wallonne qui a été un peu confisquée au public au profit de la chasse et de la gestion forestière », s’enthousiasme l’ancien président de l’Union Wallonne des Entreprises. « Une pépite qui permet le développement d’activités économiques soutenables, durables et créatrices d’emplois indélocalisables ».

En matière d’infrastructures d’hébergement, de restauration, il se dit ouvert à toutes les suggestions avec l’ambition de faire des jeunes de la région « des ambassadeurs de la beauté de la nature ». Avec de tels arguments, Éric Domb n’ose pas imaginer ne pas pouvoir convaincre la Région wallonne, avec laquelle il a déjà noué des contacts, de l’aider. « En 1994, on me prenait pour un fou avec Pairi Daiza », aime-t-il rappeler. « Aujourd’hui, un Wallon sur quatre a visité le parc ».

La meuse Luxembourg du 1/7/2016 - Daniel Foucart

Lien permanent Catégories : Nassonia

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